L'ACTU.
Le chanteur, compositeur et pianiste britannique, connu pour sa flamboyante excentricité, a entamé en 2019 une tournée d'adieux mondiale, le « Farewell Yellow Brick Road Tour. Elle avait été interrompue par la pandémie de Covid-19. Aujourd'hui, âgé de 76 ans, l'artiste s'apprête à quitter la scène après une longue carrière débutée dans les années 1970. Ses concerts ont toujours été à l'image de son talent et de ses costumes de scène : étincelants.
L'ARCHIVE.
En mai 1984, la star britannique se produisait à Bercy, à Paris. Avant le concert, il avait accepté de répondre à quelques questions dans le 20 heures d'Antenne 2. Au début du duplex, Christine Ockrent lui faisait remarquer que cela « faisait trop longtemps » qu'il ne s'était pas produit en France. Le chanteur, sweat rouge à bandes blanches, chapeau de cowboy et lunettes noires ovales, acquiesçait, expliquant que ce n'était pas de son fait, mais plutôt à cause d'un amour tardif du public français : « Il m'a fallu des années pour avoir la popularité que j'espérais ici. Évidemment, ça a été assez déconcertant, parce que la France est un de mes pays préférés », déplorait-il.
Son succès dans la patrie de Molière, il le devait au disque Blue Moves, paru en 1976, ce qui l'avait surpris, avouait-il, « ce disque n'a pas eu de succès ailleurs ! Mais il m'a valu mon succès en France ». Dans cet album, un titre rendait hommage à Édith Piaf (Cage the songbird), mais l'artiste expliquait que c'était sa récente chanson Sad Songs, qui lui valait son immense popularité d'alors, « depuis, je n'ai fait que d'aller d'aventures en aventures amoureuses avec la France », plaisantait-il.
La journaliste l'interrogeait ensuite sur ses artistes français préférés, il citait Aznavour et Jacques Brel (qui est Belge), et France Gall - avec qui il avait enregistré un titre en 1980 - l'histoire de cette coopération est à découvrir ci-dessous.
Le look et le bonheur
Lunettes teintées surdimensionnées, vestes à strass, chapeaux délirants, boucles d'oreilles clinquantes ou costards à paillettes, Elton John était plutôt connu pour son excentricité. Rien n'était trop fou pour lui, ou trop « queer » dirait-on aujourd'hui. Ce jour-là, mis à part son chapeau et sa boucle d’oreille, Christine Ockrent s’étonnait de son classicisme vestimentaire. Le chanteur s’excusait d’être « mal habillé », mais expliquait préférer se vêtir de « façon informelle avant les concerts ».
Pour conclure son interview, Christine Ockrent lui posait une question sous forme de boutade, lui demandant ce qui comptait le plus pour dans la vie, « le mariage, le football ou la musique ? ». Il tranchait : « Je crois que dans une vie, le bonheur personnel est essentiel ». Lui qui venait de convoler confiait sa joie d’être avec sa femme. À l’époque, Elton John venait d’épouser Renate Blauel qu’il avait rencontrée en travaillant avec elle sur l’album Too Low for Zero, et avec qui il allait également collaborer sur Breaking Hearts.
Le couple s'est séparé en 1988, après un mariage houleux. Depuis, l’artiste qui assume désormais son homosexualité, a épousé David Furnish, avec qui il a eu deux enfants, Elijah et Zachary.
Rolls Royce et Champagne... La France sait recevoir
Elton John n'avait peut-être pas été très juste en 1984, en expliquant que les Français avait mis du temps à l'aimer. La preuve avec ce reportage de 1982. À l'occasion d'un concert à Lille, l'artiste britannique avait été accueilli en grande pompe par ses fans français et les caméras de FR3 Lille à l'aéroport de Lesquin étaient présentes. À la descente de son jet privé, la star de la pop anglaise s'installait dans une magnifique Rolls Royce tout en sirotant une coupe de champagne. Il acceptait de dire quelques mots, vantant la qualité du public français, « le meilleur de sa tournée », assurait-il.
Le chanteur était accompagné par son ami le rocker Rod Stewart. Si l'ambiance était plutôt festive sur le tarmac, la fin du reportage, elle, laissait pointer une certaine tension, la journaliste soulignant qu'on les avait « gentiment » empêchés de filmer dans la salle : « Business is business » ironisait-elle, tout en proposant tout de même un extrait du concert.