Dans le public ou dans le privé, les enseignants manquent pour cette rentrée 2024. Près de 3 200 postes n’ont pas été pourvus dans le premier et le second degré. Cette crise de recrutement est ancienne : dans les années 1960, comme on l'entend dans le montage d'archives en tête d'article, l’alerte était déjà lancée. À cette époque, le gouvernement veut rendre l’école accessible à tous et repousser la scolarité obligatoire à 16 ans. Les élèves sont donc de plus en plus nombreux, les établissements aussi. Mais pas les enseignants.
Des campagnes de recrutement inefficaces
Dans les années 1970, la pénurie s'installe. Élèves et syndicats montent au créneau. Dans des établissements franciliens, l’effectif enseignants n'était toujours pas complet un mois après la rentrée 1975. Mais difficile de faire naître des vocations alors qu’un malaise s’installe dans la profession. Dans les années 1980, grèves et manifestations s'enchaînent. Salaires trop bas, mauvaises conditions de travail, manque de reconnaissance, les revendications sont multiples.
Aux grands maux les grands remèdes, en 1989, le ministère lance une campagne de recrutement à grand renfort de spot télé. À ça, Lionel Jospin, le ministre de l’Éducation nationale, ajoute une série de mesures pour convaincre les jeunes de rejoindre l’enseignement. Ces successeurs feront de même, mais rien n’y fait : le manque d’enseignants perdure.