L'ACTU.
La rentrée approche. Pourtant, de nombreux élèves en situation de handicap n'ont pas de solution de scolarisation selon l’Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés, l’Unapei. « Même si de plus en plus d’enfants en situation de handicap sont accueillis à l’école, les difficultés persistent », a déclaré Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei, en raison notamment du manque d’accompagnants spécialisés (AESH).
La première loi fixant l'obligation de scolarisation pour les enfants handicapés date de 1975. Depuis, le nombre d'élèves scolarisés augmente, mais beaucoup d'entre eux sont encore laissés sur le carreau.
Avant les années 1970, les parents sans solution de placement en établissements spécialisés étaient contraints de scolariser leur enfant chez eux. Et de compter notamment sur l'aide d'associations. Comme dans l'archive de 1961 en tête d'article.
L'ARCHIVE.
« Dans beaucoup de maisons derrière les fenêtres restent des enfants qui rêvent d'aller à l'école. » En octobre 1961, alors que la rentrée des classes avait lieu pour de nombreux écoliers, «Cinq colonnes à la une» était allé à la rencontre de ceux qui s'en trouvaient privés, du fait de leur handicap. Avec le lyrisme caractéristique de la télévision de ces années-là, le commentaire décrivait des enfants « enfermés dans une prison, celle de la maladie ». En réalité, c'était l'école qui ne leur était inaccessible, faute de politiques publiques et de moyens. « Ils sont des milliers, rien n'a été prévu pour eux », résumait-on.
Pour l'éducation de leurs enfants, outre des établissements spécialisés ou des professeurs particuliers « pas faits pour les petites bourses », les parents ne pouvaient compter que sur des initiatives locales. En région parisienne, l'association Votre école chez vous, qui existe toujours aujourd'hui, mettait des professeurs à la disposition de ces écoliers exclus du système scolaire. Pour Nelly, une jeune fille paraplégique, ces cours avaient permis de retrouver le moral. « J'ai [d'abord] pensé que c'était inutile de continuer mes études. Ça ne servait à rien, que c'était fini pour moi. Et puis, (...) je me suis dit : "Dans le fond, je suis peut-être aussi capable qu'une autre. Même si je n'ai pas mes deux jambes." Et là, j'ai remonté la pente. »
Beaucoup d'autonomie
À la caméra, les jeunes écoliers racontaient leur quotidien : trois professeurs pendant quelques heures, un emploi du temps très structuré et une autodiscipline considérable. Une professeure racontait comment elle accompagnait quatorze élèves répartis dans tout Paris et sa banlieue : « Ce sont quatorze classes différentes. D'abord parce qu'ils vont de la sixième à la première et que même s'il y a plusieurs élèves qui sont en principe en quatrième, aucun ne peut être exactement au même niveau, étant donné ses études antérieures, étant donné sa maladie ».
« L'instruction permettra à ceux qui guérissent de compenser leur handicap, ceux dont le mal est sans remède », concluait-on en commentaire.