L'ACTU.
Une étude publiée par Santé publique France le 10 avril dévoile le temps d'écran quotidien des jeunes Français. Celui-ci s'élève à 56 minutes en moyenne à 2 ans, 1 h 20 à 3 ans et demi et 1 h 34 à 5 ans et demi. Basée sur l’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe) qui suit une cohorte d'enfants pendant 20 ans depuis 2011, ces résultats mettent en lumière des disparités régionales, sociales et en fonction du genre. Par exemple, les auteurs notent que « dans l’ensemble, les temps d’écran étaient plus élevés chez les familles ayant des origines immigrées ou un niveau d’études de la mère faible. » Le principal écran visionné est la télévision, de 48 minutes pour les enfants de 2 ans à une heure pour ceux âgés de 5 ans et demi.
L'étude rappelle les effets délétères de l'usage d'écran chez les plus jeunes : risque accru de surpoids et d’obésité ainsi que de difficultés dans le développement du langage et du développement cognitif. En France, précisent les auteurs, il est recommandé de ne pas exposer les enfants aux écrans avant deux ou trois ans. Une recommandation suivie pour seulement 13,7 % des enfants.
LES ARCHIVES.
« Quels sont les parents qui n'ont pas cédé devant la facilité que représente un poste de télévision comme compagnon de jeu ou éducateur de l'enfant ? » Dans les années 1980, alors que la télévision connaît un bel essor avec la création de nouvelles chaînes, la question de son visionnage par les plus jeunes interrogeait. Dans l'archive de FR3 Aquitaine en tête d'article, l'impact de la télévision sur les plus jeunes était discuté. « Nous sommes tous coupables vis-à-vis de nos enfants », lançait le présentateur. Selon les spécialistes de l'époque, rapportait-il « la télé peut être la pire, mais aussi la meilleure des choses pour l’éducation d'un enfant si elle est contrôlée par les parents. » En 1982, selon le commentaire, les jeunes de 8 à 14 ans regardaient la télévision en moyenne deux heures par jour, avec une plus grande prégnance chez les enfants citadins.
« Devenu avec les années un membre à part entière de la famille », quel impact avait-elle sur les jeunes téléspectateurs ? Pour le docteur Chanseau, pédopsychiatre, il s'agissait « d'un instrument dont on ne peut pas sous estimer la qualité exceptionnelle, la qualité des images, la variation que cela peut introduire dans le quotidien des enfants. Et cela, c'est un élément d'une richesse exceptionnelle. » Il minimisait le risque de la télévision qui n'était, selon lui, pas responsable « de l'état mental dans lequel se trouvent les enfants (...) pas plus que la télévision ne peut être tenue pour responsable des délégations de responsabilité parentale qu'on lui confère parfois quand on lui demande de remplacer la mère. » Notons que ce reportage a été tourné en 1982, époque à laquelle la société française n'était qu'au début d'une remise en cause des rôles genrés dans la famille, ce qui peut expliquer le propos uniquement orienté vers les femmes de ce médecin. Le rapport aux enfants et à leur éducation était également différent.
L'enjeu était donc, pour les parents, de réguler l'usage de la télévision pour leurs enfants. « Un problème de dosage et de choix, résumait le commentaire, car combien de parents démissionnent devant les exigences et caprices de leurs enfants, ou pire trouvent en la télévision un alibi pour se débarrasser de leurs enfants et retrouver ainsi un peu de tranquillité. » Dans un colloque dédié à la problématique, c'était « en fait le concept de responsabilité des parents qui est posé. Trouver le juste équilibre pour faire de la télévision un véhicule éducatif pour l'enfant, mais aussi et avant tout un instrument de distraction et de détente au sein même de la famille. »
Les Etudes de comportement des enfants devant la télévision
1972 - 34:52 - vidéo
« Un enfant aujourd'hui passe plus de temps devant la télévision que sur les bancs de l'école ». 10 ans avant l'archive ci-dessus, les chercheurs interrogeaient déjà le rôle de la télévision.
