Les deux gigantesques incendies qui ont sévit depuis le 12 juillet en Gironde ont brûlé 19.300 hectares de forêt. Au pied de la dune du Pilat, les cinq campings, dont celui de la Dune-Les Flots Bleus, immortalisé par les films Camping, ont été ravagés par les flammes. La forêt de pins de La Teste-de-Buch, le territoire sur lequel est située la dune, paie un lourd tribut au feu.
Sur ce reportage du journal de France 2 du 11 juillet 2003, consacré au tourisme sur la dune du Pilat, on peut apercevoir du haut de la plus haute dune d’Europe (près de 100 mètres de hauteur) l’immense étendue de la forêt de La-Teste-de-Buch, dont une partie a donc brûlé ces derniers jours.
Ce reportage, placé en tête d’article, montre l’enthousiasme des touristes qui découvrent ce décor de sable inhabituel en Europe. Un visiteur compare ainsi le paysage avec l’Afrique : « J’ai fait mon service militaire dans le Sahara, c’est pareil ! » Une touriste se croirait plutôt dans les mers du Sud : « On se croirait un peu dans les îles pacifiques. Magnifique ! »
Le site reçoit en 2003 « 1 500 000 visiteurs par an. Une foule de plus en plus nombreuse qu’il faut accompagner. Chaque saison, la commune de La Teste installe son gigantesque escalier. » Gérard Ruiz, délégué au tourisme de la mairie de La Teste, en explique le fonctionnement à la caméra de France 2 : « Il y a d’autres accès à la dune, mais on a souhaité pouvoir canaliser les visiteurs de manière à ce que ce flux important passe par un endroit que l’on peut organiser et entretenir régulièrement. »
La dune est un édifice naturel en constante évolution, et étroitement surveillée. En 2003, elle avance de 4 à 5 mètres par an. Pour en témoigner, Christian Blidon, le directeur du camping de la Dune, a vu sa piscine disparaître ensevelie par le sable. Sur la dune, il montre l’emplacement sur lequel se trouvait sa piscine jusqu’en 1985. « La dune nous nourrit, mais elle nous mange, reconnaît-il. Donc comme elle nous nourrit, il faut l’entretenir, il faut la soigner, il faut veiller à son évolution, et puis elle nous mange, c’est l’irréversible, c’est l’irrémédiable. »
Selon les études scientifiques, l’affaissement de la dune est en effet principalement dû à des évolutions naturelles qu’à la fréquentation touristique.