La vie dans le nord-est de Paris, notamment la place Stalingrad et ses alentours, est empoisonnée par les trafics de drogue, et de crack en particulier. Des faits-divers viennent régulièrement le rappeler dans l'actualité. Le dernier en date : une enquête a été ouverte mardi 5 mai 2021 pour "violences avec arme" après des tirs de mortiers d’artifice en pleine rue. Une enquête devra identifier les auteurs de ces tirs de mortiers et leurs motivations. Selon le journal Le Parisien, les tirs visaient "un groupe de consommateurs de crack". Depuis 2019 et le démantèlement d'un lieu de consommation situé dans un autre arrondissement, les autorités multiplient les initiatives pour tenter d’assainir la situation à Stalingrad : patrouilles de police renforcées, arrestations de trafiquants, hébergement des toxicomanes...
Mais le mal est ancien et profond. Au cours des années 90, la place de Stalingrad à Paris et les rues alentour (rue Caillié, rue de Kabylie, passage Goix, rue d'Aubervilliers) étaient déjà le théâtre d'importants trafics de drogue. Les riverains et les commerçants étaient excédés, allant même jusqu'à craindre que certains se fassent justice eux-mêmes.
La situation était connue des autorités et dénoncée, notamment par le maire du 19e Michel Bultel. Dans notre archive visible en tête de cet article, il est implacable : "il n'y a pas une réelle volonté de lutter contre la drogue et je le dis ouvertement, ayons le courage de déchirer le voile opaque de l'hypocrisie sur la drogue, aujourd'hui, il y a des milliards d'argent qui circule à cause de ce trafic de mort [...] je rentre en croisade et j'entends avoir des soutiens et que la justice ne soit plus laxiste."
Un immobilisme dénoncé à son tour aujourd'hui par les populations. La préfecture de police l'a assuré : le quartier est une "priorité depuis l’été 2019".