Les salariés de Disneyland Paris revendiquent une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail. Côté coulisse, cette colère n’est pas nouvelle. Retour en août 1992, alors que le parc venait à peine d’ouvrir. À la télévision, les revendications des employés : « La grogne s’étend parmi les 17 000 salariés d’Eurodisney. »
Disneyland n’a que 5 mois. Et pourtant, les conditions de travail sont déjà dénoncées dans ce reportage. « Dans le monde magique de Disney, le sourire est obligatoire pour les 17 000 salariés du parc. Mais en fin de journée, une fois franchies les portes du RER, beaucoup craquent. » En cause notamment, des salaires jugés trop bas.
Une employée témoignait : « C’est de l’exploitation ! On est mal payés pour ce qu’on fait. On se crève la vie ! On travaille les week-ends, les jours fériés et on est mal payés. Je m’en vais ! Je démissionne ! » Des horaires décalés, de faibles salaires, des emplois précaires… Derrière le sourire de façade, le malaise est bien présent.
30 ans de revendications
Certains salariés, logés dans le parc, dénoncent aussi leurs conditions de vie. Par peur d’être licencié, cet employé avait décidé de rester anonyme : « Une chambre de 2 mètres de large sur 3,5 mètres de longueur avec deux hommes dedans… Ça fait quand même petit. »
Résultat : d’avril à août 1992, 1500 salariés démissionnent. De son côté, la direction relativise. Dominique Cocquet, vice-président des relations extérieures chez Disneyland Paris : « Quand vous rapprochez 1500 de 18 000, vous vous rendez compte que ça fait moins de 10% de démissions. Je crois que c’est la loi de la vie. On ne force personne à venir travailler chez nous. »
Depuis 1992, ces conditions de travail difficiles ont régulièrement entraîné des conflits sociaux. En 2023, tous les corps de métiers sont en grève. Le spectacle, la maintenance, ou encore la sécurité. Les salariés grévistes demandent notamment une augmentation de 200 euros net mensuel, et le travail du dimanche payé double.