14 juillet 2017. Le défilé militaire français prend une allure différente de celui des années précédentes. Cette année-là, quelques semaines seulement après son élection à la présidence de la république, Emmanuel Macron reçoit Donald Trump, lui-même fraîchement élu à la tête des États-Unis. Pour sa première visite officielle en France, le leader américain assiste à la parade à l'occasion du centenaire de l'entrée en guerre des États-Unis dans la Première Guerre mondiale.
L'armée américaine à l'honneur
Ce 14 juillet va marquer l'esprit du leader américain. C'est médusé et admiratif qu'il assiste, selon ses termes, à « l'un des plus beaux défilés » qu'il ait jamais vu. Ce matin-là, sur les Champs-Élysées, 150 soldats américains défilent. Ce sont les troupes américaines qui ouvrent ce défilé comme on peut le voir dans l'archive disponible en tête d'article. Elles sont dirigées par le Major Nichols, dont le grand-père participa à la Grande Guerre.
Le cortège passe devant le regard approbateur de Donald Trump. En tête des hommes, les étendards : d'abord, le drapeau américain. Au centre, le drapeau « The big red once » - la première division d'Infanterie qui a mis le pied sur le sol français en 1917 - et à droite de l'image, celui du 16e d'Infanterie. En haut de son mat sont fixés 53 « floes » qui représentent, chacun, une bataille fameuse où s'est illustré ce célèbre régiment américain.
Cinq militaires ont revêtu l'uniforme des Sammies de 1917 (en référence à l'Oncle Sam) : un uniforme en toile marri, le casque arrondi que les Français surnommaient « le plat à barbe ». Enfin, une cartouchière en tissus - et pas en cuir - jugée plus ergonomique selon les Américains. Dans le bloc américain se trouvent des représentants des quatre armées américaines : Terre (US Army), Air (US Air force), Mer (US Navy) et les Marines.
Au moment du passage devant la tribune officielle, Donald Trump debout, salue ses troupes avec fierté. Une pratique américaine, car les présidents français en civil ne font pas de salut militaire. Le commentateur explique qu'il est autorisé de donner un coup de tête en arrière comme le pratiquait Jacques Chirac.
Une fin de cérémonie empreinte d'émotion
La cérémonie s'achève avec la présentation des drapeaux, américain et français, devant la tribune officielle. Scène disponible dans l'archive ci-dessous. Puis l'hymne américain résonne sur les Champs-Élysées. Donald Trump et Melania Trump, très solennels, l'écoutent tout en portant leur main sur le cœur. Vient ensuite la Marseillaise, applaudie par les invités.
Du côté des commentateurs, après avoir fait un petit lapsus en déclarant que l'amitié « franco-britannique » était symbolisée par ces deux drapeaux placés côte à côte, Julian Bugier signale la force de l'image de ces deux présidents « que personne n'attendait là », soulignant le caractère inattendu de l'élection de ces deux outsiders, « il faut dire les choses. Il y a encore 2 ans. Donald Trump aux États-Unis et Emmanuel Macron, 39 ans, en France ! »
Macron prononce un discours fraternel
Le défilé s'achève par un discours du président français. Au début de son allocution, il prononce une phrase forte et volontairement fraternelle à l'attention de son homologue américain qui exprimait clairement sa volonté de se recentrer sur les États-Unis - « America first » - il est aussi question de l'amitié indéfectible entre les deux pays et le rôle capital qu'avaient joué les États-Unis dans la protection des Européens et la fin de la Première Guerre mondiale.
Se tournant vers son invité, Emmanuel Macron déclare : « Nous avons trouvé aussi des alliés sûrs, des amis qui sont venus à notre secours (…) et les États-Unis sont de ceux-là ». Les caméras se braquent alors sur le visage de Donald Trump impassible. Le président français conclut en ces termes : « Rien ne nous séparera jamais des États-Unis ».
Déclaration du Président de la République : Emmanuel Macron
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4 juillet 2019 : Donald Trump organise sa propre parade militaire
Donald Trump, très impressionné par le défilé militaire français du 14 juillet, annonce, dès retour à la Maison blanche, à ses équipes, son intention de faire la même chose lors de la fête nationale du 4 juillet. Mais en plus grand, à la dimension du pays. Il leur demande de travailler sur un défilé similaire. Il l'avait annoncé sur Twitter en ces termes :
@realDonaldTrump
HOLD THE DATE! We will be having one of the biggest gatherings in the history of Washington, D.C., on July 4th. It will be called “A Salute To America” and will be held at the Lincoln Memorial. Major fireworks display, entertainment and an address by your favorite President, me!« NOTEZ LA DATE ! Nous allons organiser l'un des plus grands rassemblements de l'histoire de Washington le 4 juillet. Ça s'appellera "Un salut à l'Amérique". D'immenses feux d'artifice, du spectacle et une allocution par votre Président préféré, moi ! »
Son rêve s'est concrétisé le 4 juillet 2019. Tout comme Emmanuel Macron, deux ans plus tôt, le dirigeant américain a prononcé pour la première fois un grand discours lors de l'Independance Day.
Etats Unis : Donald Trump inclut l'armée dans le défilé de la fête nationale
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« L'armée est une part importante de notre pays. Les avoir ici aujourd'hui, je ne vois pas le mal » ; « Je suis choquée qu'il dépense autant d'argent pour sa propre vanité » (des badauds)