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De l'importance des chars dans la victoire de 1918

De l'importance des chars dans la victoire de 1918

Pendant la Première guerre mondiale, les combats ont été marqués par une utilisation massive de technologie militaire. Le char par exemple, arme nouvelle, a été créé par les Britanniques et les Français. Une arme décisive.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 09.11.2018 - Mis à jour le 10.11.2023
 

Le 30 septembre 1918, le général Erich Von Ludendorff, quartier-maître général des armées allemandes, déclarait à son état-major : « Ce n’est cependant pas la faiblesse numérique des divisions qui rend la situation inquiétante, mais plutôt les tanks qui apparaissent par surprise en très grand nombre ».

Ces mots traduisent l’impact qu’auront finalement eu les chars français et britanniques sur la tactique des combats durant l’année 1918, contribuant grandement à la victoire finale du 11 novembre. Mais cet apport des chars au sein des armées alliées n’aura pas été évident. Au départ, les Britanniques et les Français travaillent sur des projets séparés, s’ignorant mutuellement.

Les Britanniques engagent des chars dès 1916

Les recherches industrielles vont aboutir du côté britannique sur le premier char à avoir jamais participé à un combat dans l’histoire militaire, le Mark I. Cette première utilisation historique a lieu le 15 septembre 1916, pendant la bataille de la Somme. Les Mark 1 créent dans un premier temps la panique chez les Allemands, mais se révèlent finalement de peu d’utilité d’un point de vue tactique, ce qui renforce la défiance du commandement anglais à leur égard. Hormis Winston Churchill, les chefs de l’armée anglaise ne croient en effet pas trop à l’efficacité du tank.

Mais les partisans du char britannique persévèrent et ce sont encore les Anglais qui participeront à la première grande offensive de chars de l'Histoire, en novembre 1917, lors de la bataille de Cambrai. Les débuts de la bataille sont incroyablement efficaces pour les Anglais et leurs nouveaux tanks Mark IV, grâce à leur puissance, percent profondément les lignes allemandes.

Une avancée telle que les fantassins n'ont pas le temps de suivre les chars, préparant le terrain à une terrible contre-attaque allemande. Côté britannique, cette bataille conforte la place stratégique du char, qui est désormais produit en série. Côté allemand, le succès de la contre-offensive donne l'illusion d'une inutilité des chars dans la bataille.

Ils s'en désintéressent totalement. À tel point qu'à la fin de la guerre, seule une vingtaine de chars allemands, lourds et inutiles, se trouveront sur le champ de bataille...

Les Français aussi croient aux chars

Le général Jean Estienne, surnommé le « père du char français ».

Si à l'origine, en Angleterre, « l’arrière » croit plus au tank que « l'avant », en France, c'est l'inverse. Les hauts gradés de l’armée française défendent en effet son intérêt. Le projet est confié au général Estienne, surnommé le « père du char français », qui sera toujours soutenu par le maréchal Joffre. En revanche, il faut convaincre « l’arrière », à savoir les commissions militaires qui elles, doutent de son efficacité.

Les premiers chars français sont construits à partir de 1915 par les entreprises Schneider, puis Saint-Chamond à partir de 1916. Le Saint-Chamond est une version plus longue et plus lourde que le char Schneider.

16 avril 1917 : les chars français participent à leur première bataille

La première bataille de chars français se solde par un échec, à l'image de son utilisation par les Britanniques. Le 16 avril 1917, à Berry-au-Bac, lors de la sanglante bataille du Chemin des Dames, 128 chars sont mis en ordre de bataille. 57 sont détruits, 64 tombent en panne. Les chars ont prouvé une certaine efficacité, mais ils ne sont pas assez nombreux et fiables pour emporter la partie. Il faut alors imaginer un appareil plus léger et maniable. Ce sera fait avec le char Renault FT17, le premier char construit à grande échelle de l'Histoire militaire.

Le char français Renault FT17, arme décisive de 1918

Depuis mars 1918, le petit char Renault est présent sur le terrain.

Il monte en puissance pendant la contre-offensive alliée de l'été, et dès lors son rôle ne fait que croître parmi les armées occidentales, équipant aussi bien l'armée française que les autres armées, comme les armées américaine ou italienne. Un petit char qui mènera les forces franco-britannico-américaines jusqu'à l'armistice de novembre 1918, méritant bien son surnom de « char de la victoire ».

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