L'ACTU.
Les œuvres complètes de Baudelaire ont été rééditées dans la prestigieuse collection de la Pléiade. Il y avait fait son entrée en 1931. Le coffret de deux volumes édité en 2024 propose de traverser son œuvre complète de manière chronologique depuis Le Salon de 1845 jusqu'aux derniers aphorismes, avec une présentation de l'académicien Antoine Compagnon.
Un artiste tourmenté
Dandy tourmenté, poète maudit né le 9 avril 1821, Charles Baudelaire publia un seul recueil de poèmes intitulé Les fleurs du mal. Censuré, car jugé trop choquant par la société d'alors, il allait pourtant le faire passer à la postérité. L'œuvre majeure de Charles Baudelaire parut en 1857, soit dix ans seulement avant le décès du poète. Dès sa sortie, le recueil de poésie Les Fleurs du Mal fut condamné. Le poète et son éditeur durent même payer une forte amende « pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Il faudra attendre une demande de réhabilitation devant la cour de cassation en mai 1949 pour annuler la précédente condamnation ! Le poète partit vivre en Belgique, une sorte d'exil et revint à Paris en juillet 1866. Il s’y éteint un an plus tard, le 31 août 1867, à l’âge de 46 ans, des suites de la syphilis, de l’abus d'alcool et autres drogues. En 1868 furent publiés à titre posthume le Spleen de Paris et les Curiosités esthétiques.
Découvrons les multiples facettes de son œuvre grâce à des artistes, comédiens ou chanteurs, qui continuent à diffuser les vers du poète. L'artiste à découvrir en tête de cet article est Serge Reggiani. Il a beaucoup lu et chanté Baudelaire. En 1959, il déclamait son poème Les bienfaits de la Lune. De nombreuses années plus tard, en 1995, dans « La chance aux chansons », Serge Reggiani chantait Monsieur Baudelaire, en hommage au poète. Mais l’œuvre que nous vous proposons de découvrir en tête d’article est une magnifique interprétation de Enivrez-vous qu'il déclamait face à Denise Glazer, en 1968.
D'autres poèmes repris par des artistes contemporains :
En 1960, Léo Ferré chante La mort des amants.
En 1967, Charles Denner dit A celle qui est trop gaie.
En 1974, dans sa loge Arletty dit le poème L'Etranger.
En 1977, Pierre Santini dit La charogne.
En 1979, Denis Manuel dit Don Juan aux Enfers.
En 1981, Léo ferré chante Le chat, accompagné au piano.
En 1985, Claude Giraud dit Correspondances.
En 1985, accompagnée au clavecin par Jean Paul Roseau, Sylvia Kristel lit Les promesses d'un visage.
En 1986, Léo ferré chante La beauté.
En 1986, Léon Zitrone dit La géante, un poème de 14 vers.
Plus étonnant, en 2005, Laurent Baffie dit quelques vers de Sois sage ô ma douleur.
Pour aller (encore) plus loin :
Trois poèmes sur les chats dits par Alain Cuny, Jean Marchat et Michel Bouquet en 1959.
Une scène de Le spleen de Paris, 1967. Dans un décor de salon, Jacques François, Michel Bouquet, Jean Rochefort et Romain Weingarten interprètent une scène tirée du Spleen de Paris (ou Petits poèmes en prose) de Baudelaire.
Raymond Jérôme lit La beauté, puis analyse le texte, 1970.