«La Bohème» de Charles Aznavour : un titre unique, de multiples interprétations

L'ACTU.

Le film Monsieur Aznavour sort au cinéma le 23 octobre. Ce biopic sur les débuts de la carrière du chanteur d'origine arménienne est réalisé par Mehdi Idir et Grand Corps Malade, avec Tahar Rahim dans le rôle-titre. Pour incarner ce personnage, l'acteur s'est imprégné d'archives personnelles de la famille Aznavour et a visionné de nombreuses heures d'archives INA, notamment ses prestations artistiques à la télévision ou sur scène.

LA CHANSON.

Parmi les titres emblématiques de l'auteur-compositeur-interprète, il y a une chanson en particulier : La Bohème. Elle fut composée par Charles Aznavour et écrite par Jacques Plante en 1965 pour l'opérette Monsieur Carnaval. Elle devait être chantée par Georges Guétary dans le spectacle qui se jouait au Théâtre du Châtelet de Paris, mais son auteur décida de l'enregistrer lui aussi et de la sortir sur son propre disque. Ceci provoqua une petite querelle entre les deux artistes et leurs maisons de disques, vite résolue avec l'annonce des chiffres des ventes des deux chanteurs.

« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... » Cette ode nostalgique à l'amour, à la jeunesse inconsciente et à la vie de bohème sans le sou - celle que connut d'ailleurs Aznavour au début de sa vie d'artiste - est parue dans son 17e album en 1966.

Le succès de la chanson tient sans doute en grande partie à l'évocation d'un quartier emblématique de Paris : le Montmartre pittoresque des peintres. Depuis, La Bohème a fait le tour du monde et est devenue l'un des classiques de la chanson française.

LES INTERPRÉTATIONS «BONUS»

Dès sa sortie, La Bohème fut un succès que Charles Aznavour a interprété sur tous les plateaux télé et sur toutes les scènes du monde. S'identifiant au personnage qu'il décrit, on l'imagine sans peine évoquer sa propre l'insouciante jeunesse, certes démunie, mais portée par l'art. La particularité de son interprétation demeure aussi dans sa gestuelle millimétrée, toujours identique au fil des ans. Ces gestes précis miment la vie du protagoniste, un peintre, parfois à l'aide d'accessoires. Cette régularité gestuelle nous a permis de réaliser une guirlande musicale de ses interprétations et de restituer ainsi la chanson dans son intégralité ! Ce montage enchanteur diffusé sur nos réseaux sociaux est à découvrir en tête d'article.

Nous vous proposons ci-dessous d'accéder à la plupart des émissions dont sont extraits les passages de la guirlande. Pour commencer, voici sa première interprétation télévisée dans le « Palmarès des chansons », le 16 décembre 1965, alors que le titre n'était pas encore sorti en disque.

Dans « Télé Dimanche » en mars 1967, Charles Aznavour interprète à nouveau son titre et joue son rôle de peintre, gestes et accessoires à l'appui.

Nous retrouvons l'artiste en janvier 1968, toujours dans l'émission « Le palmarès des chansons, cette fois devant un public. Pour cette magnifique prestation, il est accompagné de l'orchestre de Raymond Lefèvre.

En répétition à l'Olympia

L'archive suivante est exceptionnelle. Charles Aznavour avait accepté que l'équipe du magazine «Midi Trente» de Danièle Gilbert vienne le filmer en pleine répétition, ou plutôt au cours d'un « raccord », à la veille de son tour de chant à l'Olympia. Nous sommes le 14 novembre 1972.

En bonus, la répétition d'un autre titre, Les plaisirs démodés et une interview du chanteur. L'occasion pour lui d'évoquer son premier passage sur cette même scène en 1956 et sa créativité toujours présente à l'approche de la cinquantaine.