Fin des années 70 : sur le plateau de « Paroles et musique », Catherine Ribeiro, chanteuse incandescente à la voix puissante, interprète avec son groupe, Alpes, Tous les droits sont dans la nature. Un texte engagé, comme tous ceux de ce groupe de rock resté underground, longtemps boudé des médias, mais au public fidèle.
Cette version live, que l'on peut entendre en tête d'article, est à l'image de la figure mythique, amatrice de musique expérimentale, que fut Catherine Ribeiro. Avec son écharpe rouge, elle appelle à la liberté.
« Ribeiro la rouge, la passionaria, toujours la déchirure aux lèvres et des cris de liberté ». En 1980, Antenne 2 s'intéressait à l’interprète et à sa musique. Elle était interrogée sur son statut : « J'en ai assez, vraiment assez, qu'on me fasse porter l'étiquette rouge et seulement cette étiquette-là. Je suis bien autre chose que cela, bien plus que cela, du moins je le crois, je l'espère. Ce n'est pas moi qui me suis marginalisée, on m'a marginalisée. Moi, je croyais que tout le monde pouvais m'écouter chanter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. »
Portrait Catherine Ribeiro
1980 - 03:47 - vidéo
La notoriété, pas le showbiz
Et de dire son intention de s'ouvrir à un public plus large, sans perdre son militantisme. Elle argumentait : « La révolte a quelque chose de bon parfois. Je ne veux pas dire que je me suis assagie, mais c'est le fruit quand même d'une longue réflexion sur l'écriture. Ma révolte était immédiate et j'écrivais de façon très spontanée, et j'avais perdu le goût de la poésie. Et quelque part, je me sentais très frustrée d'écrire comme ça, ce n'était pas du slogan, mais quasiment. Je ne suis pas une femme de parti, je suis une femme qui lutte pour toutes les atteintes aux libertés dans le monde, où qu'elles se produisent et n'étant pas une femme de parti, il se pourrait que j'abandonne la lutte quotidienne ».
Et de conclure : « Mais, je crois que jusqu'à ma mort, jusqu'à mon dernier souffle, je me battrai pour les libertés ».