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Les calanques de Marseille face au surtourisme

Les calanques de Marseille face au surtourisme

Les vacances d'été touchent à leur fin. Parmi les destinations, le sud de la France et les Calanques de Marseille. Elles attirent chaque année trois millions de visiteurs. Cette surfréquentation touristique a des conséquences sur la biodiversité du site. Des alertes lancées dès la fin des années 80.

Par Jérémie Gapin - Publié le 22.08.2023
 

En 1974, les calanques de Marseille, c’était ça. « Les seuls visiteurs de ces lieux, les alpinistes et les amoureux de la nature qui sac au dos parcourent les sentiers balisés. (...) La marche ou le bateau étant les seuls moyens d'accès, les calanques n’ont pas été envahies par les hommes. »

Près de 50 ans après, en 2022, le paysage avait quelque peu changé, comme le racontait la télévision. « Face aux visiteurs toujours plus nombreux, le site se dégrade. Les vacanciers s’installent partout y compris sur des zones protégées. »

De Marseille à Cassis, ces criques sont victimes de leur succès. Un tourisme de masse dénoncé dès 1987 : « La fréquentation massive des Calanques provoque un grave déséquilibre écologique. Ce sont les bateaux qui accostent sur la plage et arrachent l'herbier marin. » À l’époque, rien n'était fait pour contrôler cet afflux de visiteurs. Une partie du massif était pourtant bien classée depuis 1979. Il y était impossible d’y construire quoi que ce soit. Mais ça ne suffisait pas.

Réglementer l'accès aux zones protégées

Alors fallait-il oui ou non réglementer le tourisme ? La question était posée pour la première fois en 1992. Nardo Vicente, spécialiste en biologie marine : « Tôt ou tard, il faudra réglementer la fréquentation des calanques. Ce sera très difficile, car on ne peut empêcher quelqu’un de vouloir visiter un haut site classé qui est un des plus beaux au monde. Mais on sera bien obligé d’y venir. »

Malgré les alertes, toujours aucune réglementation. Les touristes affluaient en masse aux beaux jours. Il fallut attendre 2012 pour que les choses avancent, date à laquelle le parc national des Calanques est créé. Parmi les mesures, l’interdiction des jets-skis, la création de zones de pêche ou l’obligation de rester sur les sentiers balisés.

Mais malgré ces restrictions, les Calanques sont toujours autant fréquentées. Les parkings sont remplis, les plages bondées. Et ce surtourisme a un impact sur la biodiversité du site. Alain Mante, garde moniteur du parc des Calanques : « On voit à force qu’avoir des passages, on voit la roche mère qui est nue et on voit les racines des arbres qui apparaissent. Donc à terme, si cette dynamique continue, les arbres vont mourir et le sentier ne sera plus pratique. » Des conséquences dramatiques sur la flore, mais aussi sur la faune.

Chaque année, le site attire trois millions de visiteurs. En 2022, le parc national a décidé de faire face au surtourisme. L’été, pour accéder à la calanque de Sugiton, il faut maintenant réserver sa place. La fréquentation est limitée à 400 personnes par jour.

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