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1973 : à la découverte des premières cabines téléphoniques

1973 : à la découverte des premières cabines téléphoniques

Dans le Haut-Rhin, la dernière cabine téléphonique en fonction de France attire de nombreux curieux. En 1973, des dizaines de milliers de publiphones étaient installés sur le territoire. Une petite révolution.

Par Florine Amenta   - Publié le 25.07.2024
Cabines téléphoniques - 1973 - 00:00 - vidéo
 

L'ACTU.

Depuis la parution d’un article dans Paris-Match le 5 juillet 2024, une cabine téléphonique de Murbach, dans le Haut-Rhin, est devenue l’attraction numéro 1 du hameau. La commune d’à peine plus de 170 habitants attirent normalement 40 000 touristes annuels pour ses randonnées et son abbaye bénédictine du VIIIe siècle. Désormais, la star, prise en photo par les visiteurs, c’est elle : la prétendue dernière cabine téléphonique encore en fonction en France.

Depuis que le numéro de téléphone de la cabine 468, placée sur le parking municipal, a été partagé, les appels se multiplient. De cinq par mois en temps normal, Le Parisien en rapporte dorénavant « 45 chaque heure et demie en journée ». Un comble pour Murbach : la commune est située en pleine zone blanche. Il n’y a pas de réseau et l’installation d’une antenne relais est quasi impossible avec la topographie escarpée et les alentours de l’abbaye protégés par le patrimoine.

Jusqu’en 2015, une composante « publiphonie » du service universel obligeait l’équipement d’au moins une cabine téléphonique par commune et plus au-delà de 1 000 habitants. Cette obligation a été supprimée, dès lors qu’une couverture réseau existe.

L’ARCHIVE.

Aujourd’hui des attractions, les cabines téléphoniques ont longtemps été bien utiles. En 1973, elles ont explosé en popularité. Comme expliqué dans la vidéo en tête d’article, l’installation de 3200 « abris téléphones » était prévue entre janvier et septembre de cette année-là. Plus de 13 000 téléphones sont alors installés sur la voie publique fin 1973.

Mais les usagers se plaignaient : un grand nombre de ces cabines n'étaient pas fonctionnelles. Utilisables avec de la monnaie, elles se faisaient vandaliser. Dans les années 1980, l’utilisation d’une carte magnétique deviendra alors monnaie courante, comme le prédisait Monsieur Darmon du ministère des PTT (postes, télégraphes et téléphones). Des cabines fermées, avec une porte, étaient aussi privilégiées. Ces publiphones faisaient le bonheur de nombreux passants, permettant « d’obtenir des communications interurbaines, voire internationales ».

FINALEMENT DÉSUÈTES

Mais dès 1997 et l’avènement des téléphones portables, les Français commencent à les bouder. Alors qu’au même moment, en 1998, le nombre de publiphones connaît son niveau maximal : 241 000 à travers tout le territoire. Entre 2000 et 2013, l’usage de ces espaces a baissé de 95 %. Ces données s’expliquent par l’arrivée de la téléphonie mobile et par le développement des messageries instantanées. Preuve en est, à Murbach, commune abritant la dernière cabine téléphonique de France, un accès WIFI a été installé sur l’infrastructure.

Aujourd’hui, hormis dans les zones blanches, plus besoin de se rendre dans les cabines, « le téléphone sur le lieu de nos pérégrinations quotidiennes » comme conclue la vidéo, se trouve désormais dans nos poches.

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