Luis Inacio Lula da Silva, né le 27 octobre 1945, a déjà été élu à la présidence du Brésil en 2002 et 2006, ses deux précédents mandats ont marqué une transformation profonde du pays où près de 40 millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Considéré comme proche des préoccupations du peuple, cet ancien ouvrier, fondateur du parti des travailleurs, a pourtant été rattrapé par les scandales dans les années 2010. Soupçonné de corruption et de blanchiment d'argent, il a été condamné en appel à 12 ans de prison. Favori du scrutin présidentiel de 2018, sa candidature avait été invalidée par le Tribunal supérieur électoral. Les cartes ont été rebattues en mars 2021 lorsqu'une décision de la Cour Suprême du Brésil a annulé les condamnations retenues contre Lula, le rendant une nouvelle fois apte à concourir à l'élection présidentielle de 2022.
Lula a été élu une première fois à la tête du Brésil en 2002. Le 27 octobre 2002, pour la première fois depuis plus d’un siècle, le Brésil basculait à gauche. Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, ancien syndicaliste métallo de 57 ans, devenait président de la République avec plus de 61% de voix. L'archive en tête d'article est un reportage des envoyés spéciaux du 20h00 de France 2 filmé le soir de l'élection. Dans les rues la liesse était indescriptible. Devant des dizaines de milliers de partisans, Lula savourait sa victoire après trois précédentes tentatives infructueuses. Ce succès représentait « la victoire du changement dans un pays dirigé par les élites depuis la restauration de la démocratie en 1989 », précisait le journaliste. Pour les Brésiliens interrogés ce soir-là, Lula représentait « l'espoir », surtout pour les « plus pauvres ». Les mots de « justice sociale «, d'« égalité » revenait dans chaque témoignage. Dès sa première conférence de presse le nouveau leader brésilien rappelait ses priorités : créer des emplois pour que tous les Brésiliens mangent à leur faim. Il promettait aussi de présenter un plan de financement rigoureux au FMI et de maintenir le budget. Jouant les rassembleurs, il appelait à un grand pacte social. Les financiers eux, espéraient qu'il se comporterait plus comme un « François Mitterrand » que comme un « Fidel Castro ».
Ce jour-là, les marchés financiers tremblaient, des dizaines de millions de Brésiliens démunis reprenaient espoir. Le monde entier avait les yeux rivés sur ce chantre de l’altermondialisme. Le 1er janvier 2003, Lula allait être officiellement investi président de la République.
Le président élu du Brésil Luiz Inácio Lula da Silva lors d'un discours donné à Buenos Aires, Argentine, le 2 décembre 2002. Crédit AFP
« La prospérité économique n’a pas de sens si elle ne crée pas de bien être social » déclarerait plus tard Lula devant un parterre de patrons français. En place, le dirigeant allait courir les sommets économiques tel Davos, draguer de nombreux pays pour de nouveaux partenariats. Le Brésil renouait enfin avec la croissance et les investissements. La côte de popularité de Lula à l’international allait exploser. Parallèlement, dans son pays, il instaurait une politique de rigueur. Les promesses de justice sociale se faisant cependant attendre. Pourtant les Brésiliens allaient lui conserver leur confiance. Et ils seraient encore plus de 60% à le réélire le 29 octobre 2006 à la tête du pays pour un second mandat. Comme le raconte l'archive ci-dessous.
Un second mandat mitigé
Ce second mandat a été marqué par la régression de la pauvreté mais par une succession de scandales qui ont peu à peu vont terni l'image de son gouvernement. Dans l'impossibilité de se représenter pour un troisième mandat consécutif, il dût laisser sa cheffe de cabinet Dilma Rousseff lui succéder en 2011. Cette dernière le nommant ministre de l'un de ses gouvernements en 2016. Mais cette nomination serait suspendue par la justice, en raison de soupçons de corruption et de blanchiment d'argent. En 2018, l'ancien président allait être condamné à douze ans de prison à l'issue d'un procès controversé dans l'affaire « Lava Jato » (ou scandale Petrobras). Fin 2019, il serait libéré sur décision collégiale de la Cour suprême, mais toujours interdit d’élection.
Puis Lula est revenu dans la course à la présidence. La décision du juge Edson Fachin, membre de la Cour Suprême du Brésil, rendue le 8 mars 2021, a fait l'effet d'une bombe au Brésil. Elle annulait l'ensemble des condamnations qui pesaient sur Lula pour « incompétence » du tribunal de Curitiba qui les avait prononcées et ouvrait la voie à un nouveau procès devant un tribunal fédéral de Brasilia, la capitale. En attendant ce futur procès, Lula retrouvait donc tous ses droits politiques et la possibilité de se présenter à l'élection présidentielle de 2022. Ce qu'il fit, avec succès.
Pour les créateurs de contenus
Pour vos productions éditoriales, retrouvez une sélection d'archives autour de Lula sur mediaclip, notre offre réservée aux professionnels des médias et de la création.