C'est au tournant des années 2000 que le monde occidental découvre, en marge des grandes manifestations contre les institutions internationales et la mondialisation, la violence des groupes dits «black blocs».
Un terme qui provient à l'origine de la Stasi, la police est-allemande, qui la première a désigné ainsi les groupes anarchistes contestataires, vêtus de noir, utilisant la violence comme mode d'expression. Un phénomène qui existe déjà depuis les années 1980, né en Allemagne et qui s'est progressivement étendu en Europe et aux États-Unis.
En 1999 à Seattle à l'occasion d'un sommet de l'OMC, en 2001 à Gênes lors de la rencontre des dirigeants du G8, en 2007 à Heiligendamm en Allemagne toujours à l'occasion d'un sommet du G8, ou encore en 2009 à Strasbourg lors de la réunion des membres de l'OTAN, nombreuses sont les manifestations altermondialistes émaillées de violences entre «black blocs» et police.
L'État comme cible
En 2003, un reportage de France 2 tente de percer leurs motivations. Exercice difficile, tant l'anonymat fait partie de leur mode opératoire. Mais contre l'avis de ses camarades, un membre français des «black blocs» accepte de témoigner, à visage couvert. L'utilisation de cette violence qui suscite tant d'incompréhension et de réprobation ? Selon les «black blocs», «défoncer une banque, c'est rappeler au monde actuel qu'on ne génère de la richesse que pour en faire du profit».
Leurs principales cibles ? Les symboles du capitalisme et de l'État : banques, boutiques de luxe, mais aussi forces de police, considérées comme «le bras séculier et répressif du système».
Une rhétorique de violence radicale que ne partage en rien l'immense majorité des militants présents à ces grandes manifestations, qui se retrouvent piégés par une violence qui brouille leur discours pacifique et progressiste.
Les "Black blocs"
2003 - 03:18 - vidéo
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