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«Je vous ai donné tout mon cœur» : en campagne avec Bernadette Chirac en Corrèze

«Je vous ai donné tout mon cœur» : en campagne avec Bernadette Chirac en Corrèze

Le film «Bernadette» est sorti mercredi 4 octobre en salles. Une comédie qui raconte l'émancipation d'une première dame, Bernadette Chirac, à partir de l’élection de son conjoint à la présidence de la Répubique en 1995. Mais, dès les années 1970, Bernadette Chirac s'était lancée en politique et avait obtenu des mandats électifs en Corrèze. 

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 03.10.2023
Cantonales RPR - 1979 - 03:00 - vidéo
 

« Elle connait bien les problèmes locaux et mène une campagne très active. Elle est très à l'aise avec les Corréziens qu'elle a l'habitude de côtoyer. » En 1979, Bernadette Chirac se présentait aux élections cantonales en Corrèze, face à deux candidats de gauche. Depuis 1971, elle était adjointe d'une commune de quelque 300 habitants.

Présentée dans l'archive en tête d'article comme « épouse du président du RPR, celui-ci étant on le sait député de Corrèze », elle avait pour elle la connaissance du secteur, « un bien joli canton », « un peu déserté, surtout l'hiver » et à « vocation essentiellement rurale » d'après la description à la télévision du journaliste local. « Il n'y a ici qu'une entreprise industrielle. La région ne déplore pas trop de chômage parce que faute de trouver du travail sur place, les jeunes renonçant de plus en plus à l'agriculture, préfèrent s'exiler vers les grandes villes, surtout Paris. »

Première femme élue à l'assemblée départementale de Corrèze, Bernadette Chirac sembla s’intéresser à ces deux problèmes, démographiques et « de l'emploi » dès son élection. Dans l'extrait de septembre 1979 ci-dessous, elle s'inquiétait d'une population vieillissante avec seulement 37% d'actifs. Elle appelait au développement de petites industries sur son territoire et notait « un désir pour les jeunes Corréziens de rester à la terre ».

S'affirmer dans ses fonctions

Quand bien même ses mandats locaux ne donnaient pas l'occasion de passages télévisuels fréquents, Bernadette Chirac profitait de Jacques pour afficher ses nombreuses activités. Dans l'archive ci-dessous, TF1 faisait son portrait à l'occasion de la candidature à la présidence de la République de 1981 de Jacques Chirac, maire de Paris depuis 1977. Et Bernadette Chirac de faire mentir l'affirmation réductrice du présentateur : « Nous vous proposons de faire connaissance avec les épouses des candidats, celles que l'on a l'habitude de voir dans les meetings aux côtés de leurs maris, mais qui parlent peu ».

Elysée 81 : Bernadette Chirac
1981 - 03:02 - vidéo

Elle se détachait ainsi de son mari. « Les Français vont élire un président, et non pas une famille présidentielle. Je crois par conséquent que mon rôle doit rester d'une grande réserve et d'une grande discrétion (...) mon rôle n'est pas de jouer au conseiller politique », même si elle expliquait garder un rôle de support en privé. Elle avait elle-même ses propres responsabilités. « Mon rôle consiste surtout à continuer mes activités quotidiennes, de femme du maire de Paris, qui sont déjà très prenantes » et en Corrèze. « J'ai un contact facile, j'y vais très régulièrement. Presque toutes les semaines, il y a même des semaines où j'y vais deux fois par le train ou au volant de ma propre voiture. »

De nouveau au volant de sa petite voiture, Bernadette était décrite dans l'archive de 1985 ci-dessous comme une femme à l'ancrage local, qui « colle aux réalités du terrain ». « Je vous ai donné tout mon cœur », promettait-elle aux habitants de son canton.

Au-dessus de la mêlée

Des fonctions dont elle se disait fière et que la ruralité ou la petite échelle ne rendaient pas moins intenses. Sur Antenne 2 en 1988, elle affirmait ne pas prétendre à une carrière politique d'envergure nationale : « Vous savez, c'est déjà très lourd. J'ai une vie très remplie. La Corrèze est à 500 kilomètres de Paris et je dois accomplir les trajets très vite. En rentrant m'attendront bien entendu des manifestations soit au titre de la ville de Paris, soit au titre de l'État puisque mon mari est Premier ministre et je dois être exacte. »

Bernadette Chirac élue locale
1988 - 00:57 - vidéo

Une position relativement discrète, mais active qu'elle maintenait à l’approche de l'élection présidentielle de 1988, à laquelle Jacques Chirac était de nouveau candidat. « Je pense que l'épouse du chef de l'État doit rester au-dessus de la mêlée », disait-elle sur Antenne 2. Et de dire qu'elle rendrait « probablement » sa carte du RPR si son mari était élu.

Bernadette Chirac
1988 - 00:45 - vidéo

Conseillère générale jusqu'en 2015, elle fit de son statut de Première dame à partir de 1995 une tribune pour agir pour la Corrèze. Mais également, pour affirmer sa présence médiatique et politique sur la scène nationale.

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