Tous les ans, au mois de juin, les mêmes sujets télé. Les journalistes interrogent les lycéens qui sortent de 4 heures d’épreuves de philo. Et on sent parfois une petite pointe de sadisme à l'énoncé des intitulés des sujets et de la confusion dans les réponses des candidats. Mais alors pourquoi tant d'efforts ? Est-ce que souffrir rend plus fort ? Car il n’y a que les lycéens français qui passent cette matière au bac.
Chaque année ressurgit le même débat : la philosophie a-t-elle sa place au lycée ? Il y a forcément les pour : « si on ne l’aide pas à se faire sa propre philosophie, il subira celle des autres et à ce moment-là il ne sera plus un homme », et les contre : « vous leur enseignez du blablabla à critiquer dans le vide »...
Autre argument souvent avancé, un an d’enseignement serait trop juste pour une matière si dense. Un constat partagé par d’autres philosophes, à l'image de Raphaël Enthoven en 2014 : « concentré sur six mois de cette façon-là, comme on le voit en S –L ou ES, ça n’a pas de sens, c’est trop court pour tout ce savoir. On ne peut pas faire tenir autant de savoir dans un délai si bref, et en plus, rendre ce savoir aimable. »
En attendant, la philo est toujours présente en terminale. Un héritage des philosophes des Lumières. Cette matière n’a été remise en cause qu’une seule fois et c’était sous le régime de Vichy.