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À la fin des années 40, l'inflation était à près de 60%

À la fin des années 40, l'inflation était à près de 60%

Après cinq jours de débats houleux, l'Assemblée nationale a adopté vendredi 22 juillet, à une large majorité, le projet de loi sur le pouvoir d'achat. Le texte prévoit une série de mesures destinées à combattre les effets de l'inflation. L'occasion de nous tourner vers les années 40. A l’époque, les Français ont fait face à une inflation folle, à près de 60%.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 14.06.2022 - Mis à jour le 22.07.2022
 

1947. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les outils de travail détruits entraînent des pénuries et une flambée des prix. Les Français manifestent alors contre la vie chère. «L’offensive est déclenchée, il faut substituer à la psychose mortelle de la hausse une sorte d’émulation pour la baisse. Et tous les secteurs de l’économie française suivront le mot d’ordre : baisse de 5%. Le cycle infernal doit être brisé », peut-on entendre dans les Actualités de l'époque. Une baisse des prix, imposée par le gouvernement de Léon Blum, qui porte ses fruits car les commerces jouent vraiment le jeu. En 1947, selon les Actualités françaises, «certains commerçants, convaincus de la beauté du geste, ont même été plus loin, c’est à dire de 7 à 10% en certains endroits, que la baisse a été portée ».

Ce contrôle des prix est mené sans relâche. Pas question que les commerçants profitent de cette vague inflationniste pour s’en mettre plein les poches ! « Le gouvernement a lancé l’initiative des étiquettes. Suivant les instructions reçues et sous l'œil inquisiteur du contrôle économique, les commerçants au détail de l’alimentation, des halles au marchand de poisson, doivent afficher côte à côte prix d’achat et prix de vente. Indiquant ainsi la marge de leur bénéfice » expliquent les Actualités françaises en 1947.

Après les étiquettes prix d’achat-prix de vente, un nouveau magasin est né : le magasin témoin. Ici, les prix servent de référence aux clients. Les Actualités françaises s'en font l'écho en 1948. « La création de magasins témoins (...) ont provoqué une baisse sensible de la charcuterie et par incidence sur la viande en général. Appuyant l’effort du gouvernement, voici que le public se met de la partie. Sur certains marchés, les consommateurs transformés en contrôleurs bénévoles relèvent pour les afficher les prix les plus bas et l’adresse du bon marchand. reflex immédiat, les autres commerçants se mettent au diapason pour n’être pas boycottés».

Police du beefsteack

Des commerçants dénoncés, boycottés. Des prix imposés par l’Etat. Un État qui va même jusqu’à vendre directement de la viande aux Français pour s’assurer du juste prix, comme le rapportent Les Actualités françaises en 1948 : « le gouvernement à pris l’initiative d’ouvrir sur les trottoirs des éventaires volants pour mettre en vente la viande achetée prioritairement par ses soins. L’expérience du gouvernement contre les profiteurs et pour le beefsteak moins cher est commencée. »

Et la police du beefsteack moins chère n’hésite pas à intervenir. «Chez les détaillants, les doux messieurs de la police économique proposent avec gentillesse et sous peine de saisie, une rectification des étiquettes au prix du barème », apprend-on dans les Actualités françaises en 1948.

Un contrôle assidu des prix qui a participé, entre autres, à la victoire des Français contre l’inflation folle des années 40.

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