L’ACTU.
La France compte plus de 80 millions d’animaux domestiques, dont plus de 7 millions de chiens et 15 millions de chats. Selon un sondage IFOP pour le site d’informations animalières Woopets.fr, 68 % des Français sont favorables à la possibilité d’être enterré avec son animal de compagnie. C’est interdit en France, bien que déjà possible ailleurs en Europe. Le 8 février 2022, le député-vétérinaire Loïc Dombreval, connu en tant que rapporteur général de la loi contre la maltraitance animale, ainsi que 26 autres députés, ont déposé un projet de loi « visant à permettre aux propriétaires décédés de reposer avec leurs animaux de compagnie ». Il pourrait être adopté prochainement. Un autre député, Alexandre Vincendet (LR), a fait une demande similaire selon Le Parisien.
Cette demande, certaines célébrités l’ont faite par le passé. Ce fut le cas de l’humoriste Thierry le Luron, décédé le 13 novembre 1986. Avant sa mort, l’artiste avait fait part à sa mère de sa volonté que son chien Teddy le rejoigne à la fin de sa vie dans son caveau. Sept ans plus tard, en 1993, au décès du fidèle compagnon, la mère du comique avait donc fait une demande officielle en ce sens. La suite, l’archive en tête d’article nous la raconte. Il s’agit d’un reportage diffusé dans Rennes Soir le 18 octobre 1993.
L'ARCHIVE.
Madame Le Luron avait reçu une fin de non-recevoir, la loi interdisant l’inhumation des animaux domestiques dans les concessions familiales. Thierry Le Luron et Teddy étaient inséparables « à la scène comme à la ville » et le refus catégorique du maire de Perros-Guirec d’inhumer le chien aux côtés de son maître défunt, au cimetière de la Clarté, allait mettre un terme définitif à la belle amitié. Le maire interrogé regrettait cette « position à prendre », mais s’appuyant sur le texte de loi, il se justifiait sur un ton de regret : « on ne peut pas faire plaisir à tout le monde ». Quant à « faire une exception » cela lui paraissait difficile sans risquer de créer un précédent.
La maman de Thierry Le Luron allait se résoudre à enterrer le labrador de son fils dans une prairie à quelques centaines de mètres du cimetière. Les retrouvailles souhaitées par l’artiste « se brisait sur la rigueur de la justice » concluait le journaliste sur une musique aux airs mélancoliques. Le « happy-end » n'a pas eu lieu.
Thierry Le Luron et Teddy dans l'émission de Guy Lux « Cadence 3 » en 1985
Des cimetières pour animaux
Si la loi interdit pour l'instant l'inhumation commune, elle autorise en revanche d’enterrer les animaux domestiques dans des jardins ou des cimetières dédiés. L’un des plus célèbres est celui d’Asnières dans les Hauts-de-Seine, à voir ci-dessous :
Que permet la loi ?
L’enterrement d’un animal domestique est strictement encadré par la loi. Les animaux de moins de 40 kg peuvent être enterrés dans des cimetières animaliers ou des jardins privés. Mais plus généralement, les dépouilles sont confiées aux vétérinaires qui s’occupent des démarches administratives et appellent une société d’incinération. La loi française ne permet pas non plus, une fois les cendres récupérées, qu’elles soient inhumées avec le propriétaire de l'animal une fois celui-ci décédé...