L'ACTU.
Alexis Hanquinquant est mis à l'honneur ce mercredi 28 août, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques 2024. Il est en effet le porte-drapeau de l'équipe de France paralympique sur les Champs-Élysées, aux côtés de la sprinteuse malvoyante Nantenin Keïta.
Le sextuple champion du monde de paratriathlon (catégorie PTS4) avait déjà porté la flamme olympique sur le tapis rouge de Cannes en mai dernier, puis dans sa Normandie natale et aux Tuileries avant l'allumage de la vasque des JO 2024.
L'athlète cauchois est devenu un véritable porte-étendard du handisport français, notamment depuis sa performance et son titre olympique à Tokyo en 2021, cinq ans à peine après son amputation et ses débuts dans le paratriathlon. En 2017, le 19/20 de F3 Normandie lui consacrait un sujet qui mettait déjà en évidence son caractère de champion et ses capacités physiques hors normes. Une archive à découvrir en tête d'article.
L'ARCHIVE.
« Alexis Hanquinquant a 31 ans, et il a été amputé de son tibia droit suite à un accident du travail [le 5 août 2010, sa jambe droite est broyée par un engin de chantier]. C'est le sport qui l'a aidé à se reconstruire. Il s'entraine aujourd'hui avec le Rouen Triathlon. Son rêve : participer aux jeux paralympiques de Tokyo en 2020. » Ainsi commençait le portrait de cet athlète du handisport ultra-motivé et prometteur.
Le jeune homme avait fait le deuil de son ancien corps et vivait désormais avec ce nouveau « lui ». Dans le bassin de la piscine où il s'entraînait chaque jour avec vigueur, le vice-champion de France déclarait exploiter son physique « du mieux possible ». Et le mieux pour lui, c'était l'excellence. Paradoxalement, l'amputation de son tibia droit l'avait rendu plus fort. Alexis Hanquinquant avait même repris son travail d'ouvrier qualifié dans le bâtiment. Sur un échafaudage, à plusieurs mètres de hauteur, il expliquait : « Il faut vraiment être bien appareillé, moi, aujourd'hui, j'ai une bonne prothèse et on va dire que mon handicap est assez limité. »
Toujours positif, cumulant travail de force et entraînement intensif, le champion minimisait les inconvénients de vivre sans « articulations du pied », sa prothèse lui permettant d'avoir, selon lui, « une vie quasi-normale ».
Un compétiteur ambitieux
Pour ce sportif accompli - il avait été basketteur et champion de France 2010 de boxe full-contact avant son accident - se lancer dans le triathlon avait été une évidence. Sur son vélo, en plein effort, Alexis expliquait qu'il avait retrouvé les valeurs du full-contact dans le triathlon, notamment le « dépassement de soi » et le lien avec la nature. « Allier natation, course à pied et vélo, c'est vraiment l'idéal », affirmait-il.
En plus d'être un athlète complet, le sportif faisait preuve d'une âme de compétiteur et sa nouvelle prothèse en carbone, qui lui permettait d'atteindre 18 km/h, lui donnait des ailes et des rêves de médaille olympique : « Moi, clairement, il n'y a pas de limites (...). Depuis le début, je suis quasi persuadé de ce que je suis capable de faire. Je pense que j'ai vraiment le potentiel de faire des grandes choses. »
Son projet portait déjà ses espérances vers les JO de Tokyo 2020. Mais pour que son équilibre soit complet, il cherchait encore des sponsors.
Ce rêve de médaille olympique est devenu réalité. Alexis Hanquinquant est devenu champion paralympique en montant sur la plus haute marche du podium aux Jeux de Tokyo en 2021. Depuis, il a remporté l'or à tous les championnats, d'Europe et du monde, sans exception. C'est dire si les ambitions du paratriathlète sont encore plus fortes pour l'édition paralympique de Paris 2024.
«Avancer toujours plus loin et toujours plus vite» !
« Tout ce drame, j'essaye de le transformer de façon positive et j'essaye de prouver qu'un bout de jambe parti, on est capable encore de faire de grandes choses. C'est une revanche sur la vie ».
Portrait « Grand format » d'Alexis Hanquinquant diffusé dans « Stade 2 » le 2 mai 2021, quelques mois avant les JO de Tokyo. Le triathlète de handisport revient sur son accident, l'amputation de sa jambe, son appareillage et la découverte d'une nouvelle force. Le reportage décrit largement son entraînement de sportif de haut niveau, « j'ai presque oublié que j'avais perdu une jambe en fait ». Il est aussi question de sa vie de famille.