L'ACTU.
Né en 1938, le dessinateur japonais Leiji Matsumoto est mort le 13 février à l'âge de 85 ans. Il était notamment connu en France pour le dessin animé issu de ses mangas Albator, le corsaire de l'espace.
LES ARCHIVES.
« Albator, Albator, du fond de la nuit d'or, Albator, Albator, de bâbord à tribord, Tu veilles sur la galaxie, sur la liberté aussi. » Avec son générique chanté par Éric Charden dans sa version française, le dessin animé Albator, le corsaire de l'espace a accompagné toute une génération. Créé dans les années 1970, le pirate de l'espace était arrivé à la télévision française dans l'émission « Récré A2 », au début des années 1980.
Son créateur, Leiji Matsumoto, légende japonaise du manga, était interviewé en 2007 sur France 2. Bien des années après les débuts de son personnage phare, il était toujours l'« un des auteurs de manga les plus réputés au Japon. » Ce spécialiste des « odyssées futuristes » dévoilait ses techniques de dessin aux journalistes français. « Pour dessiner les étoiles, je me sers d'un collier de plomberie. Je trempe mon pinceau dans cette peinture blanche et le frotte contre le fermoir pour projeter de fines bulles contre la page. »
Dans ses mains, des originaux de ses mangas. « Tout ça est dessiné à la main, même les plantes. Les êtres vivants, c'est moi qui m'en charge, il n'y a que les motifs des kimonos que je délègue à mes assistants. »
Spécialiste de la science-fiction
Leiji Matsumoko, né sous le nom d'Akira Matsumoto, avait connu son premier grand succès en 1968 avec Sexaroïd, ouvrage de science-fiction pour adulte. Dans les années 1970, il s'installa comme mangaka de renom dans le paysage littéraire japonais avec les diverses fictions pour enfant. Ses histoires avaient lieu dans des décors de science-fiction, mais aussi de western et de guerre.
Il fallut donc atteindre les années 1980 pour qu'il rencontre un grand succès en France avec l'adaptation d'Albator en dessin animé. Il y racontait comment, dans un futur proche, le capitaine Albator, reconnaissable à sa cicatrice et à sa longue cape noire, accompagné de son équipage, tentait de combattre les Sylvidres, des femmes guerrières envahissant la Terre.
Les aventures de ces personnages attachants passionnèrent toute une génération, comme le montraient les reportages ci-dessous. « Je ne me rendais pas compte à quel point la popularité de mon travail était grande en France. » Invité au festival de la BD d'Angoulême en 2013, le dessinateur était accueilli par de nombreux fans, en cosplay des personnages d'Albator. « Quand je vois toutes ces personnes qui viennent vers moi en me disant "j'adore Albator", c'est vraiment très agréable. Et en même temps, je me dis qu'il ne faut pas que je trahisse tous ces fans. Donc, ça me donne encore plus de responsabilité. »
Dans l'archive ci-dessous, pour une autre venue du dessinateur en France en 2011, ses fans entonnait le générique du dessin animé. Une femme, « quand j'étais petite, j'étais très amoureuse d'Albator, comme toutes les filles de mon âge. » Un succès qui allait cependant au-delà selon son auteur : « Je pense qu'il défend des valeurs qui parlent aussi bien aux grands qu'aux petits. On défend tous le même rêve. (...) Ça me touche. »
Festival International du Film d'Animation 2011 : Albator revient en 3d
2011 - 02:23 - vidéo