Le public français connait Laeticia Hallyday comme la dernière femme de Johnny, celle qui l’a accompagné jusqu’à la fin de sa vie, et gère désormais son héritage. Dans «adn», l’émission de l’INA, à travers les archives du chanteur, elle dévoile d’autres facettes plus méconnues et plus complexes de sa personnalité.
Il faut imaginer le défi vertigineux qui fut le sien pour mesurer le chemin qu’elle a parcouru à ses côtés : celui d’une femme à peine sortie de l’adolescence, qui apprend son mariage dans les journaux, avec une légende du show-business déjà éprouvée par plus de 35 ans d’une intense carrière, et qui doit trouver sa place entre les fans, les médias et l’entourage omniprésents. En épousant la star, Laeticia Hallyday a épousé « un destin français », selon les mots prononcés par Emmanuel Macron lors des funérailles du chanteur.
C’est en lui a redonnant l'envie de vivre et de chanter qu’elle a trouvé sa place. Car elle n’a pas seulement été une compagne aimante qui a offert un cocon familial au chanteur abandonné. Elle lui a aussi procuré un nouveau souffle artistique, de nouvelles collaborations, a fait le ménage dans son entourage. Résultat, un chanteur aux influences plus rock, qui tire un trait sur les excès sans renoncer à ce pour quoi il est fait : enflammer les plus grandes scènes de l’hexagone. Et une Laeticia qui se sauve elle-même de ses propres démons en sauvant l’homme qu’elle aime. « Deux âmes qui devaient se rencontrer », décrit-elle.
C’est donc son Johnny que Laeticia raconte à travers les archives de l’INA, mais également le Johnny d’avant, qu’elle a découvert en préparant « Johnny Hallyday », l’exposition qui se tient au Palais des expositions de Versailles jusqu’au 19 juin 2024. Un adolescent magnétique au regard de loup, importateur français du rock'n roll d’Elvis Presley, qui fait entrer son public dans une trans communicative, prêt à s’évanouir d’épuisement sur n’importe quelle scène. Puis un Johnny qui a eu d’autres influences, embrassé d’autres bouches, eu d’autres amis, d’autres influences artistiques, mais qui, jusqu’au bout, a gardé les mêmes failles. Un monument de la chanson qui appartient à tous et que Laeticia, gardienne du temple, partage et continue de faire vivre.