- "Qu'est-ce que vous pensez de la politique ?"
- "Rien ! Que ce soit de droite, de gauche, du milieu, c'est pareil ! C'est toujours nous qui sommes les pauvres couillons !"
Cet échange de 1973 résonne fort encore aujourd'hui en 2022 à lat veille du premier tout de l'élection présidentielle où le taux d'abstention pourrait être inédit. Les candidats, tous partis confondus, s'efforcent de rebondir et de mobiliser pour éviter une mise en perspective de la légitimité de ce scrutin.
Dans notre archive en tête de cet article, Alain Lancelot, professeur à Science-Po, tente en 1973 une analyse pour comprendre qui vote et qui ne vote pas : «Ce qui produit l'absentation du plus grand nombre d'électeurs qui s'abstiennent, c'est, non pas le manque d'intérêt pour la politique parce qu'au fond les électeurs qui votent ne s'intéressent pas beaucoup plus que les abstentionnistes à la politique, il est évident qu'il y a chez les gens qui votent peu d'intérêt pour la politique, ce qui décide finalement qu'on va ou qu'on ne va pas voter, c'est le fait qu'on est ou non intégré dans la société, c'est une variable plus sociale que politique.» Et de pointer les abstentionnistes comme des personnes isolées et ne sentant pas de marge sur les actions de la cité.
Pour aller plus loin :
Le candidat écolo Julien Bayou squattait des logements vides en 2007