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23 mars 1918, Paris bombardée par un mystérieux canon

23 mars 1918, Paris bombardée par un mystérieux canon

Crépy-en-Laonnois, dans l’Aisne, le 23 mars 1918. Un immense canon allemand tire son premier obus en direction de Paris, distante de 120 kilomètres. Jusqu'en août, les sept "Pariser Kanonen", baptisés "Grosse Bertha" par les Français, vont faire trembler les Parisiens...


Par la rédaction de l'INA - Publié le 22.03.2018 - Mis à jour le 11.03.2020
Ce jour là : la grosse Bertha - 1968 - 03:31 - vidéo
 
Village de Crépy-en-Laonnois, dans l’Aisne, le 23 mars 1918. Il est 7h16 du matin. Un immense canon allemand de près de 36 mètres de long tire son premier obus en direction de la capitale française. Paris se trouve à 120 kilomètres.

Moins de 4 minutes plus tard, l’obus, qui s’est élevé pendant sa course à une altitude d’environ 40 kilomètres, s’abat quai de Seine, dans le 19e arrondissement.

C’est la première cible de ce que les Parisiens appelleront vite la « Grosse Bertha », en référence aux gros canons utilisés par l’armée allemande en 1914. Mais en réalité, ces canons gigantesques qui visent Paris en 1918 sont bien plus longs, et son appelés par les Allemands les « Pariser Kanonen » (les canons de Paris). Ils sont sept, disposés autour de Crépy, dans la forêt picarde.

Le 29 mars, un obus tombe sur l’église Saint-Gervais, près de l’Hôtel-de-ville, tuant 92 personnes et en blessant 68 autres. C’est le plus important bombardement civil en France durant la Première Guerre mondiale.

L’objectif de l’armée allemande est avant tout psychologique : affoler et démoraliser les Parisiens pour faire pression sur les autorités. Conjointement à ces bombardements sur Paris, l’armée allemande a lancé une vaste offensive en Picardie depuis le 21 mars.

Pendant 5 mois, jusqu’au 9 août, les « Parizer Canonen » tirent 367 obus sur Paris et les environs, causant la mort de 256 personnes. Un bilan humain peu lourd comparé aux massacres sur le front, mais le souvenir de ces canons gigantesques restera longtemps dans la mémoire des Parisiens. Romain Roland, dans son roman Pierre et Luce, publié en 1920, choisissait symboliquement de faire mourir ses deux héros pacifistes dans le bombardement de l’église Saint Gervais…


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