Le 23 juin 2016, les résultats du référendum sur l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union européenne stupéfient le monde entier : le peuple britannique a voté le Brexit à 51,9% des suffrages exprimés. David Cameron, premier ministre depuis le 11 mai 2010, et qui a fait campagne pour le Remain, prend acte de sa défaite et de ce résultat historique et annonce sa future démission. Qui alors pour le remplacer ? Le Parlement étant à majorité conservatrice, ce sera bien une autre personnalité Tory qui prendra la relève.
Mais le parti conservateur a fait campagne en ordre dispersé. Certains de ses membres éminents, à l'instar du remuant Boris Johnson, député et maire de Londres, ont fait campagne pour le Brexit. D'autres, comme la plus discrète Theresa May, ministre de l'Intérieur du gouvernement sortant de David Cameron, ont appuyé le Remain, quoique sans grande conviction.
Theresa May le 20 décembre 2016. Crédit BEN STANSALL / AFP
Theresa May fait bientôt figure de favorite. En juin 2016, alors que les tractations politiques pour désigner le nouveau premier ministre battent leur plein, elle déclare sa fermeté au sujet du Brexit, indiquant qu'« il ne doit pas y avoir de tentative pour rester dans l'Union européenne, [...] de revenir par la porte de derrière, pas de second référendum »
Pourtant, près de trois ans après le vote sur le Brexit, Theresa May, première ministre depuis le 13 juillet 2016, jette l'éponge. La Grande-Bretagne est toujours membre de l'Union européenne, les élections européennes s'y déroulent dans un climat surréaliste, et nul ne sait encore ce qu'il adviendra dans le futur proche de la relation entre le pays et l'UE. Déterminée et courageuse, Theresa May a finalement été lâchée par les députés de son parti. Ces derniers ne lui ont pas pardonné son dernier projet prévoyant en dernier recours la possibilité d'organiser un second référendum. Devant la menace d'un vote de défiance au Parlement, Theresa May n'a pas eu d'autre choix que de démissionner.
Devant la façade du 10, Downing Street, Theresa May a prononcé un discours dans lequel elle acte de son regret de n'avoir pu mener à terme le Brexit, et conclut par ces mots : « je pars sans mauvaise volonté, mais avec une immense et durable gratitude d'avoir eu la possibilité de servir le pays que j'aime ».