Un des signataires de la "tribune des militaires", publiée dans Valeurs actuelles, a déjà fait parler de lui par le passé. En effet, le général Christian Piquemal, ancien général du corps de la Légion étrangère, a été radié en 2016 des cadres de l’armée pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants et les étrangers à Calais. A ce titre, il a pourtant été relaxé en mai 2016 par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer des faits d'organisation de cette manifestation.
Lors de ce rassemblement, organisé à l'appel du mouvement extrémiste et xénophobe Pegida, plusieurs dizaines de personnes s'étaient regroupées à Calais lançant des slogans hostiles aux migrants et aux étrangers. Le général Piquemal avait pris à plusieurs reprises la parole devant les manifestants présents, saluant "les patriotes" réunis. La tension était rapidement montée et plusieurs personnes, dont le général à la retraite, avaient été arrêtées. Le rassemblement avait été interdit par la préfecture. Mais la justice estimera que le militaire n'en était pas l'organisateur.
Aujourd'hui, l'octogénaire est radié de l'armée. Si son grade ne peut lui être retiré, le port de son uniforme lui est en revanche interdit, tout comme sa carte d'identité militaire. Le chef d'Etat major des Armées, le général François Lecointre, exprime jeudi 29 avril dans Le Parisien sa vive colère à son égard : "Je vais lui envoyer une lettre pour lui dire qu’il est indigne, salit l’armée, la fragilise en en faisant un objet de polémique nationale." Au gouvernement, des observateurs ont souligné que les signataires du texte ne font pas partie de "la crème de la crème", selon l'AFP. Avec le général Lecointre, seule Florence Parly, ministre des Armées, a réagi. Une façon de ne pas faire leur jeu.
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