Mercredi 16 février, l’eurodéputé bulgare Angel Dzhambazki du groupe eurosceptique Conservateur et réformistes européens (ECR), a été filmé le bras tendu alors qu’il quittait l’hémicycle du Parlement européen. Un geste jugé « inacceptable », par la présidente du Parlement, qui envisage des sanctions.
Ce salut nazi concluait un débat sur l’Etat de droit en Pologne et en Hongrie qui validait un mécanisme, contesté par Varsovie et Budapest, permettant de priver de fonds européens un pays où serait constaté des violations de l’Etat de droit. Une mesure combattue par Angel Dzhambazki au pupitre de l’Assemblée quelques instants avant ce geste : « Nous ne vous permettrons jamais de nous dire ce que nous devons dire et ce que nous devons faire. Vive la Bulgarie, la Hongrie, Orban, Fidesz et l’Europe des Etats nations. »
Ce salut fasciste a déjà été réalisé au Parlement européen. Avant Angel Dzhambazki, un autre eurodéputé avait déjà levé le bras dans le même hémicycle, c’était le 9 juillet 2015. A l’époque, le député polonais d'extrême droite non-inscrit Januz Korwin-Mikke l'avait fait pour marquer son opposition à l'uniformisation de l'Europe. En ce mois de juillet, tous les médias couvraient la crise grecque et les propositions du Premier ministre Alexis Tsipras pour y remédier. A coeur de l'été, ce geste était donc passé presque inaperçu dans les journaux télévisés et peu relayé dans la presse.
L’archive en tête d’article relate ce geste, mais succinctement, et deux ans plus tard. Le 3 mars 2017, le 13 heures de France 2 l'évoquait à nouveau car l'eurodéputé polonais ultralibéral venait encore de déraper avec des propos sexistes. Ce sujet revenait sur ses précédents dérapages.
Quelques images montraient son salut nazi effectué à la tribune le 9 juillet 2015, en réaction au danger, selon lui, de l'uniformisation de l'Europe symbolisée par la création d'un ticket de train unique en Europe. En plus du salut, il prononçait une phrase en référence aux propos d’Hitler « Ein reich, ein volk, ein ticket » («un empire, un peuple, un Guide»).
Une série de dérapages
Le sujet revenait largement sur son sexisme et sa dernière déclaration lors d’un discours au Parlement : « Savez-vous combien on compte de femmes dans les 100 meilleurs joueurs d'échecs du monde ? Je vais vous le dire : aucune. Bien-sûr qu'elles doivent gagner moins que les hommes, parce qu'elles sont plus faibles, plus petites et moins intelligentes. Elles doivent gagner moins, c'est tout ».
Ce discours avait provoqué la colère d’Iratxe Garcia, eurodéputée socialiste : « Selon vous et selon votre théorie, je n'aurais pas le droit d'être ici, comme députée. Je sais que ça vous fait mal et ça vous préoccupe que nous, les femmes, puissions représenter les citoyens dans les mêmes conditions que vous, et bien, je suis là pour défendre les femmes européennes contre les gens comme vous », lui répondait elle.
Le reste du sujet présentait des images d’un autre dérapage filmé au moment des attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo. Derrière Marine Le Pen, députée européenne, Januz Korwin-Mikke brandissait une pancarte sur laquelle était inscrite : « Je ne suis pas Charlie et je suis pour la peine de mort. »
En 2017, pour ses propos sexistes, l'élu polonais avait été condamné à 3000 euros d'amende. Pour son salut nazi, l’eurodéputé Angel Dzhambazki pourrait, selon le règlement intérieur du Parlement européen, écoper d’une sanction portant sur sa participation aux activités parlementaires ou sur des indemnités.