Selon l'AFP, son arrestation a provoqué un coup de tonnerre en Italie, tant le "modèle" de Riace a été salué à travers le monde. Car le maire de la petite commune du Sud de l'Italie est une star dans la péninsule. Un modèle à suivre pour les uns, une "bête noire" pour les autres, à commencer par le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, qui en avait fait l'un de ses principaux ennemis politiques.
Domenico Lucano, "troisième meilleur maire au monde"
Et pourtant, Domenico Lucano, surnommé "Mimmo", paraissait intouchable. En 2010, il avait été honoré du titre de "troisième meilleur maire au monde" par la City Mayors Fondation et son son nom apparaissait en 2016 parmi la liste établie par le magazine Fortune des 100 personnalités les plus influentes au monde.
Une attention internationale pour un homme aujourd'hui âgé de 60 ans qui s'explique par sa politique d'accueil à l'égard des immigrés. Professeur, militant des droits de l'homme depuis les années 1990, Domenico Lucano a déjà une image très favorable de l'immigration lorsqu'il devient maire de Riace en 2004.
Sa commune, comme de nombreuses localités du Sud de l'Italie, se dépeuple, victime de l'exode rural et du vieillissement de la population. Domenico Lucano convainc ses concitoyens du bien-fondé économique et démographique de l'accueil des immigrés.
L'immigration contre le déclin
Comme l'explique ce reportage réalisé en 2015 à Riace, la population immigrée, représentant aujourd'hui un tiers du village, a permis à la localité de reprendre vie : le travail manuel se perpétue dans des ateliers, l'école est maintenue grâce aux nouvelles naissances, les cafés continuent à servir leurs clients, Italiens comme nouveaux venus. Une population aux origines diverses qui est globalement bien acceptée à Riace. Malgré quelques voix dissonantes, les habitants voient dans cet accueil le moyen de conserver du travail et un futur possible dans leur village.