C'est un serpent de mer qui dure depuis plus de dix ans. Lors de son interview du 14 juillet, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé vouloir "généraliser les caméras-piéton" d'ici la fin du quinquennat pour les forces de l'ordre. Elles doivent notamment permettre de lutter contre les contrôles au faciès et les violences policières. L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait soumis l'idée en 2009. Manuel Valls également en 2012.
Des caméras-piéton sur les forces de l'ordre, l'idée n'est pas nouvelle. En 2013, une expérimentation avait lieu à Mulhouse. Sa durée, six mois. A l'époque, le dispositif n'est utilisé que dans des villes disposant de zones de sécurité prioritaire (ZSP). Les caméras fixées au gilet des gendarmes sont plutôt bien accueillies par cet automobiliste : "Je ne vois pas le problème si chacun peut rester dans son rôle grâce à la vidéo. Si il y a un problème, on peut revenir sur les problèmes qu'il y a eu au préalable donc pourquoi pas." De leur côté, les forces de l'ordre y sont aussi favorables : "Elles préviennent tout comportement agressif à l'égard des fonctionnaires de police. Elles montrent aussi que ces mêmes fonctionnaires repèrent avec professionnalisme et déontologie. En cas d'incident ou de délit, elles auront valeur probante devant les tribunaux."
Deux obligations pour le policier : utiliser la caméra sur la voie publique et prévenir la personne contrôlée qu'elle est filmée. Après 30 secondes, la vidéo est supprimée à moins que l’officier n’actionne la fonction d’enregistrement long si il voit que la situation dégénère.
Depuis, d'autres expérimentations ont eu lieu. Mais le bilan reste mitigé. En cause notamment, une autonomie trop faible ou encore des images pas toujours exploitables.