Emmanuel Macron a été giflé par un homme mardi 8 juin lors d'un déplacement à Tain-l'Hermitage dans la Drôme. L'agresseur présumé, qui a été arrêté ainsi qu'un éventuel complice, a saisi l'avant-bras du président et lui a porté le coup tout en scandant le cri royaliste "Montjoie Saint Denis" ainsi que "A bas la macronie". L'Elysée a qualifié les faits au près du Monde de "tentative de gifle". Le chef de l'Etat n'a pas été blessé et a poursuivi sa visite. Une enquête a été ouverte pour violence sans ITT sur personne dépositaire de l'autorité publique et une plainte devrait être déposée.
La scène de ce mardi présente des similarités, le coup en moins, avec une autre qui s'est déroulée le 30 juin 2011. A l'époque, le chef de l'Etat s'appelle Nicolas Sarkozy. Lors d'un déplacement à Brax dans le Lot-et-Garonne, il est rudement agrippé lors d'un bref bain de foule pour saluer des habitants rassemblés derrière une barrière. On voit les images dans notre archive en tête de cet article : Nicolas Sarkozy n'avait pas été blessé et l'auteur présumé des faits avait été prestement arrêté.
"Sursaut républicain"
Ce dernier, Hermann Fuster, agent municipal de 32 ans, avait été condamné le lendemain des faits à six mois de prison avec sursis. Cette condamnation avait été assortie d'une obligation de soins et d'un stage de citoyenneté. Regrettant son geste, il avait déclaré avoir voulu dire au chef de l'Etat qu'il faut "écouter les gens qui l'ont élu". "En vous en prenant au président de la République, c'est un tabou qui a été brisé, celui de l'intégrité physique de celui qui est la clé de voûte des institutions", avait lancé le procureur de la République d'Agen Pascal Prache dans son réquisitoire, ajoutant : "La base de la démocratie, c'est le respect et l'absence de violence physique, c'est un enjeu démocratique que vous avez mis en péril".
Mardi, le premier ministre a pris la parole à l'Assemblée nationale pour dénoncer l'agression d'Emmanuel Macron. Son propos rejoint celui du magistrat d'il y a 10 ans. "La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale, et encore moins l'agression physique. J'en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie", a déclaré Jean Castex.