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2009 : la grève contre la vie chère qui a paralysé la Guadeloupe

2009 : la grève contre la vie chère qui a paralysé la Guadeloupe

Un couvre-feu a été décrété dans certains quartiers de Fort-de-France et de la commune limitrophe du Lamentin, après une nouvelle nuit de violences urbaines dans un contexte de mobilisation contre la vie chère en Martinique. En 2009, c'est la Guadeloupe qui avait été touchée par une grève dure contre la vie chère, marquée par la mort de deux personnes.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 23.11.2021 - Mis à jour le 19.09.2024

L'ACTU.

Depuis le début du mois de septembre 2024, des violences urbaines secouent certains quartiers de Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique. Ces tensions s'inscrivent dans un contexte de mouvement de contestation contre la vie chère. En Martinique, d'après une étude de l'Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés que dans l'Hexagone. «Nous sommes Français, nous avons les mêmes cartes d'identité, les mêmes amendes, les mêmes taxes si ce n'est plus de taxes, on ne comprend pas pourquoi au sujet de l'alimentaire précisément on ne pourrait pas avoir les mêmes prix», a ainsi dénoncé à l'AFPTV Rodrigue Petitot, dirigeant du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC).

Pour lutter contre la vie chère, la Collectivité territoriale de Martinique s'est elle prononcée en faveur d'une suppression des taux d'octroi de mer, la taxe spécifique aux départements d'Outre-mer s'appliquant aux biens importés, sur plusieurs centaines de produits.

L'ARCHIVE.

Cette situation rappelle la longue crise qu’a connue l’archipel en 2009. Durant 44 jours, la Guadeloupe a été paralysée par l’un des plus longs conflits sociaux de son histoire. Selon Sud-Ouest, les revendications de cette « grève contre la vie chère » portaient « sur une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation des bas salaires ».

Le conflit social, porté par les syndicats, et notamment le collectif LKP, créé fin 2008, était débordé par des violences et des émeutes qui coûtaient la vie à un syndicaliste du LKP, Jacques Bino, tué par balles le 18 février 2009 par des jeunes tenant un barrage routier à Pointe-à-Pitre alors qu'il rentrait d'un meeting. Un deuxième mort était à déplorer, le 21 février, avec l’accident mortel d’un jeune motard de 23 ans ayant percuté un barrage érigé par des membres du LKP.

Le 5 mars 2009, France 3 Outre-Mer annonçait finalement la fin de la grève générale, avec la signature par le préfet et le collectif LKP d’un accord de 165 points de revendications pour « améliorer le pouvoir d’achat ». Malgré la signature de cet accord, le porte-parole du LKP, Elie Domota, prévenait : « Aujourd’hui les problèmes de fond qui sont posés dans cette plateforme ne sont pas des problèmes qu’on peut régler en 40 jours, il y a tout un tas de dossiers relatifs à l’éducation, à la formation, à la préservation de l’environnement, […] à la production, tout cela va nécessiter de longues réflexions. Cela veut dire qu’un premier pas est franchi mais qu’il y a un long combat à mener, une longue réflexion à faire qui va durer les semaines, les mois et même les années qui viennent. »

Plus de dix ans après cette crise, la Guadeloupe est toujours frappée par un chômage endémique qui avoisine 30% de la population et affecte principalement les jeunes.

Grève générale terminée en Guadeloupe
2009 - 01:53 - vidéo

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