Entre la fin des années 2000 et le milieu des années 2010, il fut la référence absolue des téléphones mobiles en termes de sécurité : le BlackBerry, du nom de la société canadienne qui le commercialise depuis 1999. Equipé d'un clavier physique, ce petit téléphone vite devenu iconique avec sa couleur traditionnelle noire, entre dans un déclin irrémédiable à partir de ce mardi 4 janvier. Plusieurs des modèles de la marque, fonctionnant sous le système d'exploitation OS, verront leurs principales fonctionnalités décliner, voire cesser complètement. Seuls les appareils plus récents fonctionnant sous Android continueront - pour un temps - à fonctionner.
Il y a plus de dix ans, lors de ses années fastes, la marque canadienne pouvait compter sur un ambassadeur de choix pour faire - involontairement - la promotion du BlackBerry : le président Barack Obama. Ce dernier, littéralement collé à son téléphone à chaque déplacement, était connu pour son attachement aux modèles de BlackBerry. Son utilisation compulsive de son mobile avait inquiété les services de sécurité.
Cryptage
Le 23 janvier 2009, un sujet du JT de France 2 relatait que le téléphone du président était devenu une véritable affaire de sécurité nationale. Devant la volonté de Barack Obama à continuer à utiliser son BlackBerry pour son usage personnel, les services de sécurité lui avaient alors proposé un modèle plus sécurisé, vite surnommé le « BarackBerry ». « 2500 euros, le prix de la sécurité », commentait le journaliste Amaury Guibert, auteur du reportage. Michael Guzelian, de la société General Dynamics, expliquait son fonctionnement : « Ce sont deux téléphones en un. Un classique pour aller sur internet, consulter la météo ou les horaires des avions. Puis si on appuie sur cette touche, on crypte toutes les données. »
Effet pervers de la sécurité du cryptage proposée par les téléphones BlackBerry, son utilisation par les malfrats. C'est ainsi qu'en août 2011, à Londres, Scotland Yard révélait que certains émeutiers qui avaient saccagé des quartiers entiers de la capitale britannique utilisaient la messagerie cryptée de BlackBerry.