17 mai 2009, à la veille de la première journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, la France annonce officiellement que la transidentité ne sera plus classée comme une maladie mentale. C'est le premier pays au monde à légiférer dans ce sens. Une décision gouvernementale accueillie avec soulagement et qualifiée d'historique par les associations qui recensent alors 60 000 personnes trans dans l'Hexagone. Elle vient compléter le retrait de l'homosexualité des maladies mentales, 19 ans auparavant, jour pour jour.
Dans l'archive en tête d'article, Philippe Castel, de l'association LGBT « Lesbiennes Gays Bisexuels et Transsexuels » se montrait heureux, mais tempérait la décision : « Les personnes savent très bien qu'elles ne sont pas des malades mentaux. Là, ça a une portée symbolique, effectivement ça ne va pas au-delà ». Il ajoute que pour les personnes trans, être reconnus socialement est difficile, car à cette époque, pour changer de sexe administrativement, il leur faut aussi changer de sexe chirurgicalement. Or seul « 30% des personnes trans souhaitent avoir recours à l'opération. Il faut donc que pour la majorité de ceux qui ne veulent pas changer de sexe, cette opération soit seulement une possibilité et pas une obligation. »
La première Journée internationale de visibilité transgenre (Trans Day of Visibility en anglais) date du 31 mars 2009. Elle a été créée par la militante trans, Rachel Crandall, dans le Michigan.
La transidentité à la télévision :
Aujourd'hui magazine : Véronique et Martine, trans dans les années 70. À visage caché, Véronique parle de son opération. Pour elle, il ne s'agit pas d'une transformation mais d'une régularisation, car elle s'est toujours sentie femme. Martine évoque ses difficultés dans le monde du travail. Depuis son opération, elle a dû changer de métier, car le milieu dans lequel elle travaillait n'aurait pas accepté pas son changement de sexe. (27 septembre 1977)
Vendredi. Eric, trans : «Je ne supportais pas d'être une femme ». Eric s'est fait opérer en Angleterre pour devenir un homme. Il ne supportait ni son corps, ni les vêtements féminins. Pour lui, l'identité est plus forte que l'apparence. Il estime ne pas avoir changé de sexe, car il s'est toujours considéré comme un homme. Ce qui ne l'empêche pas d'aimer les femmes, « comme tous les hommes ». (4 mars 1983)
Ainsi va la vie : Sylviane, trans : « J'ai toujours eu les hommes en horreur ». Le médecin Sylviane Dullack vient d'écrire un livre sur son changement de sexe : « Je serai elle ». Elle ne se supportait pas dans la peau d'un homme et s'est toujours identifiée aux femmes. L'intervention chirurgicale se révélait donc indispensable. (24 janvier 1984)
19/20 Edition Paris-Ile-de-France : Bambi, du cabaret à l'enseignement. Portrait de la chanteuse et meneuse de cabaret Bambi, l'une des premières personnes trans médiatisées en France après Coccinelle. Après avoir fait du cabaret, Bambi, qui s'appelle Marie-Pierre Pruvot à la ville, est devenue enseignante de français. (29 février 2008)
12-13 Edition Picardie : Thomas est devenue Lucy. Quand Lucy est née, elle n'était pas tout à fait la même. Née homme, elle a toujours rejeté cette identité sexuelle, et son genre inscrit dans son état civil qui ne lui correspond pas, car elle se sent femme. À partir de là commence un long chemin, médical en partie, pour vivre en harmonie avec son corps. (16 septembre 2017)
À regarder en intégralité sur madelen :
D'un sexe à l'autre, elle ou lui ?
La transidentité, le sentiment d’appartenir au sexe opposé, est le thème de ce débat qui réunit plusieurs personnes trans, dont certaines ayant passé le cap de l’opération, ainsi que des médecins. Ils évoquent les problèmes identitaires, psychologiques et sociaux vécus par les personnes trans et l’aspect médical du changement de sexe. (1H22 — 15-12-1987 — Réal : Jean Luc Leridon).