Il est de retour. Moins de deux ans après avoir démissionné de la présidence des Républicains suite au fiasco des européennes, Laurent Wauquiez se rêve à nouveau en « capitaine de l’équipe de France » qui emmènera la droite et le centre à l’Elysée. Largement réélu dans sa région Auvergne-Rhône-Alpes, malgré une abstention record, il a cosigné avec Valérie Pécresse, Bruno Retailleau et Hervé Morin une tribune pour appeler à l’organisation d'une primaire « qui donnera force et légitimité au vainqueur et à l'équipe de France qui devra se rassembler autour de lui ».
Pourtant, Laurent Wauquiez n’a pas toujours milité pour ce mode de désignation. En 2006 le benjamin de l’Assemblée nationale alors proche de Nicolas Sarkozy se montrait sceptique avec les ambitions de Michèle Alliot-Marie et parlait des primaires comme d’une « machine à perdre ». Il fustigeait « l’absence de débats sur le fond » et le « jeu de massacre » de celle organisée par le Parti socialiste. Il faisait part de ses doutes, appelant à remettre « la politique à l'endroit » tout en entretenant le flou. En 2007, une primaire avait bien eu lieu à l’UMP, mais elle était réservée aux adhérents et avait eu pour unique candidat Nicolas Sarkozy, l’ex-futur président.
16 ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts. En 2016, alors qu’aucun candidat naturel ne se dégageait à droite, une primaire ouverte avait désigné François Fillon au détriment de Nicolas Sarkozy et surtout d’Alain Juppé alors chouchou des médias et des sondages. Aujourd’hui candidat de droite le plus haut dans les sondages, Xavier Bertrand a quitté le parti et déclaré qu’il était déjà candidat à la présidentielle. Sans passer par la case primaire. Les vieux briscards de son camp, que Laurent Wauquiez est devenu, vont-ils alors engager « la machine à perdre » ?