L'affaire des caricatures de Mahomet correspond à douze dessins satiriques publiés initialement par le quotidien danois Jyllands-Posten le 30 septembre 2005, puis repris par Charlie Hebdo en 2006. Ces caricatures montraient le prophète Mahomet portant une bombe en guise de turban, ou encore armé d’un couteau flanqué de deux femmes voilées de noir.
Le 31 janvier 2006, le JT de France 2 consacrait un sujet à l'affaire qui enflammait le monde musulman : "de l'Algérie au Koweït, les manifestations boycottent, menacent, prennent un peu plus d'ampleur chaque jour. Les autorités danoises sont embarrassées. Le magazine présente ses regrets, mais pas d'excuses."
Le commentaire décrit les dessins incriminés sur des images de violentes manifestations. "Le prophète est sacré, explique un Égyptien de la rue. C'est lui qui nous a enseigné l'islam. C'est une ligne rouge".
Pour Odon Vallet, historien des religions, les caricaturistes ont brisé un tabou en représentant le visage du prophète. "Dans la tradition musulmane comme dans la tradition juive, il n'y a pas d'images possibles avec un visage humain parce que l'image en grec se dit idole. C'est donc quelque chose qui risquerait de conduire à une adoration d'un homme. Et le prophète Mohammed est un homme très sain, mais ça n'est pas Dieu", dit-il.
Liberté d'expression
Le journaliste précise qu'"en réponse des excuses publiées par le rédacteur en chef du journal danois, mais pas d'excuses officielles du premier ministre danois, comme le demandent certains pays arabes, le Danemark invoque la liberté d'expression. C'est au nom de cette même liberté que le journal Charlie Hebdo a publié, il y a deux ans, cette caricature de Mahomet : un verre d'alcool et un cigare à la main. Un dessin qui lui a valu des centaines de lettres de menaces".
Philippe Val, alors directeur de la publication de Charlie Hebdo, défendait lui "le droit à la caricature, le droit à la représentation (...) Ça fait partie des fondements même de nos libertés. Si on touche ça, tout va être faussé. Tout se fausse dans la société".
"Aujourd'hui, la presse danoise subit elle aussi des menaces, à Copenhague ce soir, le journal qui avait publié les caricatures a dû être évacué. Victime d'une alerte à la bombe" concluait le journaliste.
Le 3 février 2006, France 2 diffusait une chronologie de l'affaire. Fleming Rose, responsable des pages culture du journal danois, dénonçait alors une campagne de mensonge organisée au Proche-Orient, et orchestrée par des imams qui vivent au Danemark.
Le 6 février 2007, à l'occasion du procès de Charlie Hebdo pour la publication des fameuses caricatures, une nouvelle rétrospective sur les précédents de cas litigieux et blasphématoires était diffusée.