Le 21 mai 2003, l'épidémie de pneumopathie continue de faire des ravages en Chine et dans le sud-est asiatique mais, à Paris, bien qu'aucun cas n'ait encore été recensé, la psychose augmente dans le quartier chinois du 13ème arrondissement, dont les restaurants et magasins sont désertés par une bonne partie de leur clientèle, sans raison objective.
Le JT de 13h00 se rend dans ce quartier et interroge un restaurateur dont la fréquentation a diminué de 50% depuis le début de l'épidémie. Gabriel Check, le propriétaire du "Prestige d'Asie", plaisante qu'étant donné qu'il est allergique au pollen, chaque fois qu'il éternue "tout le monde me regarde…"
De fait, on s'inquiète surtout pour l'économie et Patrick Gallien, libraire aux Olympiades, déclare à propos de cette psychose : "Si vraiment il y avait de gros risques, on ne serait pas là aujourd'hui. On ne prendrait pas le risque, on ne serait pas là aujourd'hui. On ne jouerait pas avec notre vie. Non, c'est ridicule".
Dans les emprises du quotidien chinois à Paris "Europe journal", l'épidémie de pneumonie atypique donne du travail aux journalistes. La consigne : "rassurer la communauté asiatique qui cède parfois aussi à la panique". Nicolas Druz, directeur de la publication, précise qu'il y a "tous les ingrédients d'une peur irrationnelle" et que "Il n'y a que 5% des personnes affectées qui développent quelque chose de grave. Quand on a le sida, c'est pas 5%, c'est 100% des gens qui développent une maladie qui reste d'être mortelle".
Paradoxe de l'époque, dans l'autre quartier chinois, à Belleville, la fréquentation était toujours la même !
Selon l'Institut Pasteur, le SRAS a été "la première maladie grave et transmissible à émerger en ce XXIe siècle. L’épidémie, partie de Chine fin 2002, a éclaté au niveau mondial en 2003 faisant plus de 8000 cas et près de 800 morts". Ce 30 janvier 2020, le bilan du coronavirus fait état de 132 morts et de plus de 6.000 cas confirmés, dans une quinzaine de pays du monde, dont 5 confirmés en France.