La France, jusqu'à présent épargnée par les violents incendies qui ont ravagé de nombreux pays du pourtour méditerranéen cet été, fait face depuis lundi 16 août à de très importants feux dans l'arrière-pays de Saint-Tropez. Le massif et la plaine des Maures, connus pour abriter une importante biodiversité, ont déjà perdu plus de 8000 hectares de forêts et de cultures. D'importants moyens sont déployés pour tenter de circonscrire l'incendie, avec plus d'une centaine de pompiers sur place et douze canadairs.
En 2002, l'émission "La ruée vers l'air", sur France 3 Sud, partait à la découverte de ce petit massif montagneux, dont le sommet culmine à 776m, et dont les versants couverts de forêts ravissaient l'oeil.
Une forêt exploitée pour son liège, selon des règles qui s'attachaient à respecter le plus possible la santé de l'arbre : "On enlève le liège parce que ça a une destination économique, soit pour faire du bouchon, soit pour faire de l'aggloméré. ça n'est pas bénéfique pour l'arbre, il faut être clair là dessus". Pour ce responsable d'une association de protection de la forêt, la massif des Maures possède des paysages assez uniques dans la région : "J'ai travaillé en Corse pendant deux ans, à mon arrivée dans le massif des Maures, je n'ai pas vraiment été dépaysé : j'ai retrouvé les mêmes sols acides, contrairement au reste de la Provence qui possède plutôt des sols calcaires. Le massif des Maures recèle de cette végétation très spécifique des sols acides méditerranéens, avec le chêne liège, le châtaignier, le pin maritime".
Mais ces arbres sont aussi très sensibles aux sécheresses et aux incendies. En 1989 et 1990, deux incendies avaient dévoré plus de 20 000 hectares. Un an après le reportage de France 3, un nouvel incendie dévastait la zone : du 17 au 28 juillet 2003, 17 000 hectares partaient en fumée. Un drame qui coûtait la vie à 10 personnes, dont 3 personnes.