Le 2 avril 1982, c'est la stupeur dans les chancelleries occidentales : l'Argentine a envahi les îles Malouines, un archipel au large du pays, composé de près de 200 îlots et peuplé de 2000 personnes, sous souveraineté britannique depuis 1833. Les 80 soldats britanniques n'ont rien pu faire contre l'armada navale déployée par l'Argentine, qui s'est donc emparée très rapidement de l'archipel et de sa capitale Port Stanley. Un mort et deux blessés sont à déplorer.
Selon le journaliste Michel Strulovici, auteur du reportage diffusé en tête d'article, « l’archipel a une importance stratégique certaine, [en tant] que verrou maritime de l’hémisphère Sud. Mais ce sont ses ressources pétrolières qui expliquent pour l’essentiel la récupération. » En plus de ces arguments, il convient de rappeler que l'Argentine vit alors sous la coupe des militaires de la Junte (1976-1983), pour qui l'annexion des Malouines revêt également un aspect de consolidation du régime, en flattant l'idéal patriotique de la population.
A Londres, sitôt confirmée la nouvelle, le cabinet se réunit pour convenir de la situation à adopter face à cette agression, et rompt immédiatement ses relations diplomatiques avec Buenos Aires. Les alliés de la Grande-Bretagne réagissent, Washington demande le retrait des forces argentines et l’OTAN exprime sa profonde préoccupation.
Au cours de son reportage, Michel Strulovici s'interroge : « les unités de la flotte britannique en manœuvre feraient actuellement route vers les Malouines. Déjà un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire, le Superbe, croiserait au large de l’archipel. Une bataille navale est-elle en vue ? »
La suite des événements lui donnera raison. La Première ministre britannique, Margaret Thatcher, décide de répondre avec fermeté à l'Argentine, et envoie un corps expéditionnaire depuis l'Angleterre avec pour mission de reprendre par la force l'archipel.
Pour les Anglais, la « guerre des Falklands », le nom de l'archipel en anglais, débute. Elle se terminera le 14 juin 1982 par une victoire du Royaume-Uni. Côté anglais, le conflit aura coûté la vie à 258 soldats (et plus de 700 blessés). Le bilan argentin est encore plus lourd, avec 649 morts et plus de 1000 blessés.
Aujourd'hui, l'archipel est toujours un territoire britannique revendiqué par l'Argentine. Un sondage de 2021, sur un vaste échantillon de 5000 personnes, a montré que plus de 81% des Argentins pensent que le pays doit continuer à réclamer la souveraineté sur les îles, et 10% qu'il faut cesser cette revendication.