Le traditionnel défilé des travailleurs du 1er mai est né aux États-Unis avant de s'établir en France à la fin du XIXe siècle. La vidéo en tête d'article retrace son histoire marquée par des débuts tragiques.
Chaque 1er mai aux États-Unis, c'était la tradition, on renouvelait les contrats de travail, mais ce n'est qu'en 1886 que les premiers syndicats ouvriers eurent l'idée d'organiser des manifestations. Malheureusement, ces premiers défilés tournèrent au drame. A Milwaukee, la police tira sur le cortège provoquant plusieurs morts. Le 4 mai suivant, à Chicago, en protestation à ces violences, une manifestation allait de nouveau être organisée, et être également violemment réprimée.
Cette fois-ci, c'est une bombe qui explosa tuant onze ouvriers et blessant des centaines d'autres manifestants. Un drame qui allait stigmatiser le monde du travail pour de longues années. En 1897, avant d'être pendu, le leader du mouvement de Chicago, August Spies, ouvrier anarchiste, s'écriera : « Un jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui. »
Le 1er mai en France
En 1889, à Paris, au congrès de la deuxième Internationale socialiste, on suggère, en hommage aux victimes américaines, de faire du 1er mai une journée de lutte pour la défense des droits des travailleurs. Les premiers défilés sont organisés l'année suivante. Comme aux États-Unis, ces premières manifestations allaient dégénérer place de la Concorde à Paris.
L'année suivante à Fourmies, dans le Nord, on allait dénombrer neuf morts dans une manifestation ouvrière, dont deux enfants et plusieurs dizaines de blessés. Le 1er mai serait désormais associé à l'idée de lutte des classes.
Il faudra attendre 1947 pour qu'une loi décrète ce jour férié et chômé en France. Le premier 1er mai chômé aura lieu l'année suivante.
Retrouvez ci-dessous un montage revenant sur les origines du 1er mai :