Photonis est une entreprise française leader mondial de la vision nocturne. Dans ce domaine, la société, dont le siège social se situe à Mérignac mais dont la plus grand entreprise se trouve à Brive-la-Gaillarde, équipe les forces spéciales françaises et de nombreux pays alliés, dont les Etats-Unis.
C'est justement avec un groupe américain, Teledyne, qui opère une part importante de son activité industrielle aux Pays-Bas, que Photonis était en discussion avancée pour un rachat. Une opération qui avait fait grincer les dents dans les milieux politiques et de la défense. L'Elysée, qui avait pris en main le dossier l'été dernier, avait dans un premier temps donné son feu vert à un rachat de Photonis par Teledyne, sous conditions, afin de garantir notamment l'emploi en France et la sécurité de l'approvisionnement en matériel militaire de l'armée française. Mais finalement, Bercy opposait son veto à une telle opération en décembre dernier au nom de la souveraineté française. Avec la proposition de HLD, le groupe de Jean-Bernard Lafonta compte « doubler le chiffre d'affaires de Photonis d'ici 5 à 10 ans ».
La technologie développée par Photonis s'applique dans le domaine militaire comme dans le domaine civil. Ainsi, en 1999, une délégation de la NASA se déplaçait à Brive-la-Gaillarde pour rencontrer les équipes françaises à l'origine d'une pièce maîtresse équipant le télescope spatial Hubble, des « galettes de microcanaux », des « détecteurs permettant de capter les rayonnements UV et X émis par les galaxies ». Le docteur Oswald Siegmund, de la NASA, expliquait ainsi : « Avec cette galette de microcanaux, nous avons atteint un niveau de détail et de finesse exceptionnel dans l'observation des rayonnements UV. Notre espoir est de découvrir encore plus de détails grâce à ce constituant essentiel du télescope Hubble ». Selon le commentaire du journaliste, Photonis « exportait alors 85 % de sa production à l'étranger, et dans le domaine des microcanaux, la NASA était son principal client ».