Invité du journal télévisé de France 2, le 22 février au soir, Jacques Chirac informe les Français de son intention de mettre fin au service militaire, en vigueur depuis 1798 : « Nous n'avons plus besoin d'appelés, de gens faisant leur service militaire. Et donc dans six ans, il n'y en aura plus ».
C'est par souci d'économies, principalement, que le président élu un an plus tôt souhaite réformer en profondeur l'institution militaire, que la fin de la Guerre froide appelle à de nouvelles missions, difficilement réalisables par de jeunes conscrits.
Mais au soir du 22 février, tout n'est pas encore tranché, loin de là. Sachant la question délicate pour l'institution militaire comme pour l'ensemble de la société, le président indique réfléchir à deux options. « La première consiste à dire que "le service de la Nation pendant quelques mois fait partie de nos grandes traditions républicaines et répond aux principes d'intégration qui sont les principes nationaux, et donc il faut garder quelque chose". Il faut que les jeunes Français donnent une partie de leur temps [...] »
La deuxième option acte résolument la fin du service militaire pour lui substituer un « service uniquement civil sur [...] la prévention de la sécurité, la solidarité, l'éducation, l'humanitaire ».
Le 28 mai 1996, Jacques Chirac choisit la deuxième option, la plus radicale, en proposant « que le service national que nous connaissons aujourd’hui soit supprimé dès le 1er janvier 1997 ».
Le 28 octobre 1997, Jacques Chirac promulgue la loi actant de la « suspension » du service militaire. A la place, en guise de service civil, une seule journée sera finalement retenue, la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD), obligatoire.