La défense d'Omar Raddad, jardinier marocain condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991 à Mougins, a déposé jeudi 24 juin une nouvelle requête en révision de son procès sur la base de nouvelles analyses des traces d'ADN découvertes en 2015.
C'est le 2 février 1994, près de trois ans après les faits, que la cour d'assises des Alpes-Maritimes a déclaré Omar Raddad coupable du meurtre de Ghislaine Marchal. Le jardinier, employé depuis 1987 par la riche veuve d'un industriel en équipements pour l'automobile, est défendu par Me Jacques Vergès. Et comme depuis les premiers jours de cette affaire, il continue de nier. Il sera toutefois condamné à 18 ans de réclusion criminelle.
"Une peine qu'il ne mérite pas"
Ce soir-là, son avocat clame haut et fort l'innocence de son client. Comme on le voit dans l'archive en tête de cet article, il aura cette phrase restée célèbre : "Quelqu'un dont j'ai prouvé l'innocence vient d'être condamné à une peine qu'il ne mérite pas. C'est le 100e anniversaire de l'affaire Dreyfus. Il y a 100 ans, on condamnait un jeune officier qui avait le tort d'être juif, aujourd'hui on condamne un jardinier qui a le tort d'être maghrébin".
Omar Raddad sera alors emprisonné malgré un pourvoir en cassation. Le 23 mai 1996, le président Jacques Chirac signera un décret pour accorder une grâce partielle à Omar Raddad. Sa peine est réduite et il sera libéré le 4 septembre 1998 après avoir purgé plus de sept ans de prison.
Cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.
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