Quatre-vingt tombes du cimetière juif de Quatzenheim, en Alsace, ont été taguées de croix gammées dans la nuit de lundi à mardi. Des profanations qui se répètent au fil des ans. Il y a près de 30 ans, cela se passait à Carpentras, près d'Avignon.
Ce n'était alors pas première fois qu'un cimetière juif était profané, mais jamais l'horreur n'avait atteint de niveau.
Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990 à Carpentras, une trentaine de stèles étaient renversées et brisées. Et le corps d'un homme, récemment décédé, était extrait de son cercueil. Le corps de l'octogénaire avait été retrouvé allongé sur le sol, un mat de parasol planté entre les cuisses, ce qui a laissé penser à un simulacre d'empalement. Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur, alors en déplacement à Nîmes, se rendait immédiatement à Carpentras pour dénoncer cet acte antisémite : "De tels actes de profanations barbares (...) demandent une condamnation solennelle et indignée qui s'exprimera, j'en suis sûr, à travers la France dans les heures qui viennent." Quelques jours plus tard, le dimanche 14 mai, des dizaines de milliers de personnes défilaient dans Paris pour dénoncer cette profanation.