L'ACTU
Mardi 12 avril, Marine Le Pen s'est rendue à Vernon dans l’Eure pour donner une conférence de presse sur le thème de « la démocratie et l’exercice du pouvoir ». Interrogée sur son rapport aux journalistes, alors que les reporters du magazine « Quotidien » sur TMC, avaient une nouvelle fois été ostracisés, la présidente du RN a réaffirmé sa position à leur égard. « Il n’y a pas de journalistes chez "Quotidien" », a déclaré la candidate, affirmant que, selon elle, le programme présenté par Yann Barthès n’était qu’une « émission de divertissement » et non un programme d’information. Et rassurant ensuite la profession sur le fait que tous les autres journalistes, même ceux qui lui étaient hostiles, avaient pu assister à ses meetings et points presse.
L'ARCHIVE
L'hostilité du camp des Le Pen à l'égard des journalistes est ancienne. Avant sa fille, Jean-Marie Le Pen, lui aussi, n'hésitait pas à fustiger la profession et à critiquer son travail, comme ce fut le cas dans l'archive à regarder en tête d'article. Mais cette fois-ci, les journalistes allaient se rebiffer et le leader frontiste devenir « l'arroseur arrosé».
Nous sommes le 2 mars 1993 à Marseille, le leader du Front national est fier de prouver aux journalistes présents devant la scène la force de son parti, démentant les articles annonçant sa perte de vitesse. Mais la diatribe du président du parti d'extrême droite va pousser le public à invectiver les journalistes. L'ensemble de la presse décidera donc de quitter la salle bondée.
Un départ impromptu qui va passablement agacer Jean-Marie Le Pen : « Messieurs et mesdames les journalistes, mais pour quelle catégorie de privilégiés vous prenez donc vous ? Vous êtes là pour faire votre travail ! » Après avoir essayé de calmer son assistance en frappant vigoureusement sur son pupitre, il se retrouvera seul, sans journaliste devant lequel pavoiser.
Ce jour-là, de ce meeting marseillais, la presse n'aura retenu que cet incident et Jean-Marie Le Pen n'aura pas obtenu le succès médiatique qu'il espérait tant.