« Il fut un grand président de la SNCF, un grand artisan de la décentralisation et de la régionalisation de l'entreprise. Un homme d'une grande humanité qui a incarné et défendu le service public à la française », a salué Jean-Pierre Farandou, l'actuel PDG du groupe ferroviaire public, dans une déclaration écrite à l'AFP.
Jacques Fournier, né en 1929 dans les Vosges, est mort samedi 14 août à l'âge de 93 ans. Il fut toute sa vie un serviteur de l'Etat et du dialogue social. Diplômé de Sciences Po et ancien élève de l'ENA (1951 à 1953), Conseiller d'Etat, il fut l'auteur, avec Nicole Questiaux, d'un volumineux Traité du social (1976) qui a formé des générations d'étudiants.
Adhérant du parti socialiste depuis 1971, il occupera le poste de secrétaire général du gouvernement de 1982 à 1986, sous la présidence de François Mitterrand, avant de prendre la tête de l'entreprise publique Gaz de France de 1986 à 1988.
Le 24 août 1988, le journal télévisé d'Antenne 2 annonce sa nomination à la tête de la SNCF, entreprise alors en grande mutation, avec le déploiement des premiers TGV, mais également traumatisée au lendemain des accidents de la gare de Lyon, le 27 juin 1988 (56 morts) et de la gare de l'Est, le 6 juin 1988 (1 mort).
Sous sa présidence, le TGV Atlantique est inauguré (1989) et bat des records de vitesse. Si à son départ, en 1994, pour raisons de limite d'âge, son action positive dans le cadre du dialogue social est mise en avant, de même que la « modernisation du réseau régional », le déploiement difficile du système de réservation "Socrates" et l'endettement endémique de la société ternissent un passage pourtant remarqué à la tête de la SNCF.