1984 : le retour de Valéry Giscard d’Estaing à l'Assemblée, trois ans après avoir quitté l'Élysée

L'ACTU.

Lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet dernier, l'ancien président de la République François Hollande a retrouvé le siège de député qu'il avait occupé pendant 20 ans.

Ce n'est pas le premier président de la Ve République à faire son retour à l'Assemblée avec son mandat : trois ans après avoir quitté l'Élysée, Valéry Giscard d'Estaing avait été réélu député.

LES ARCHIVES.

« Je serai candidat aux élections législatives dans le Puy-de-Dôme ». Valéry Giscard d'Estaing, président de 1974 à 1981, avait fait ses armes en politique dès 1956, en tant que député du Puy-de-Dôme.

Après sa défaite en 1981 face à François Mitterrand, il revint progressivement en politique, contrairement à ce qu'aurait pu laisser croire son célèbre « Au revoir » de 1981. Il fut d'abord élu conseiller général du Puy-de-Dôme en 1982. Et en 1984, dans « L'Heure de vérité », dont un extrait est disponible en tête d'article, il annonçait sa candidature pour les élections législatives de 1986. Objectif : retrouver son poste de député du Puy-de-Dôme.

La démission de Claude Wolff

Fin juillet 1984, Claude Wolff, qui avait remplacé Valéry Giscard d’Estaing à la fois comme maire de Chamalières dès 1974 et comme député du Puy-de-Dôme en 1981, est élu député européen.

Le 31 juillet 1984, le président de séance de l'Assemblée nationale annonce officiellement la démission du député. Et Le Monde de noter le 2 août : « La démission de M. Claude Wolff (…) n'a, en effet, pas d'autre objet que de permettre, à l'occasion des élections législatives partielles, le retour à l'Assemblée nationale de l'ancien président de la République. »

Le 8 septembre, Valéry Giscard d’Estaing obtenait le soutien de Jacques Chirac, principale personnalité de l'opposition depuis l’élection de François Mitterrand, malgré leur inimitié notoire. « Je souhaite ardemment, sans avoir d'ailleurs beaucoup d'inquiétudes, que son succès soit le plus évident possible », commentait Jacques Chirac au micro de TF1 ci-dessous.

Une campagne sur son terrain

Sur le terrain de sa campagne et dans l’archive ci-dessous, Valéry Giscard se montrait enthousiaste et content de s’écarter de la « politique politicienne ».

Il notait par ailleurs à plusieurs reprises, comme dans l’archive ci-dessous, ne pas être l’unique chef d’État français à retourner à un poste de parlementaire après son mandat présidentielle. En 1920, après avoir quitté son poste de président de la République, Raymond Poincaré avait été élu sénateur.

Fin septembre 1984, Valéry Giscard d’Estaing, qui était selon lui tout sauf un « retraité de la vie politique », était réélu député dès le premier tour, avec plus de 60 % des suffrages exprimés. L’archive ci-dessous notait cependant 45% d’abstention. « Je ferai mon métier de député, j’étais le candidat de l’union et c’est donc la victoire de l’union. C’est aussi la victoire du peuple de la raison », affirmait le député du Puy-de-Dôme et ex-président.

Valéry Giscard d'Estaing restera député jusqu'en 2002.