En 1984, Marguerite Duras confiait à Bernard Pivot les sentiments contrastés que lui inspiraient cette mère originale, veuve d'un fonctionnaire dans l'Indochine coloniale des années 1930 : "le paradis d'une mère qui était tout à la fois, le malheur, l'amour, l'injustice, l'horreur", et qui, à cause de ses vêtements pauvres et ridicules lui faisait souvent "honte".
L'histoire d'Un barrage contre le Pacifique raconte comment la mère de Marguerite Duras, après avoir investi tout son argent dans une rizière, tente de bâtir un barrage contre l'océan afin de protéger son terrain des inondations destructrices, luttant contre les éléments mais aussi contre les tracasseries de l'administration coloniale.
Toujours face à Bernard Pivot, Marguerite Duras se souvenait aussi du racisme de sa mère, caractéristique de cette époque. Un racisme vis-à-vis des Asiatiques, viscéral : "il y avait une chose pire pour elle que les barrages, c'était cette appartenance à la race blanche".