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1983, le hamster d'Alsace chassé par les agriculteurs

1983, le hamster d'Alsace chassé par les agriculteurs

Le grand hamster d'Alsace est désormais "en danger critique" d'extinction. Depuis les années 70, l'animal est soumis à une variété de pressions comme le développement industriel. En 1983, le rongeur était même traqué par les agriculteurs.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.07.2020 - Mis à jour le 10.07.2020
Ravage des hamsters - 1983 - 02:48 - vidéo
 

Il était autrefois abondant en Europe. De l'Alsace jusqu'à la Russie, le grand hamster d'Alsace se comptait par centaines de milliers au début des années 70. Depuis, l'animal est victime d'un appauvrissement de son milieu de vie. Résultat, des femelles se retrouvent à dévorer leurs petits. Selon l'Union internationale pour la conservation et la nature (UICN), "l'espèce pourrait disparaître d'ici 30 ans."

Egalement appelé hamster d'Europe ou encore cochon de seigle, l'animal est protégé depuis 1993. A l'origine, il était considéré comme nuisible et donc chassé par les agriculteurs. En 1983, un reportage régional s’intéressait aux ravages causés par le hamster. Selon le journaliste, le rongeur peut engranger jusqu'à 15 kilos de nourriture par nid chaque été. Des primes sont mêmes offertes aux piégeurs qui capturent l'animal. Cette année-là, sa prolifération était dû à un hiver clément mais aussi à un déséquilibre naturel selon Olivier Langrand, ornithologue : "L'invasion du hamster est essentiellement du à la disparition de prédateurs. Par exemple, le renard prélevait un maximum de ces rongeurs pour alimenter les portées de renard. Le malheur, c'est que maintenant ils portent préjudice aux agriculteurs. On ne peut pas leur en vouloir de manifester leur mécontentement. Il faudrait arriver à une densité de hamsters qui plait à tout le monde. Il n'est pas question de faire disparaître cet animal de la faune d'Alsace. Seulement, il faut rétablir l'équilibre naturel qui est rompu."

Le hamster d'Alsace, une espèce nuisible jusqu'en 1993. 

A l'époque, les agriculteurs, victimes de la prolifération du rongeur, n'hésitaient pas à employer la manière forte pour se débarrasser de l'animal. Vincent Ehrardt, secrétaire de la mairie de Lipsheim dans le Bas-Rhin, énumérait les différentes techniques pour l'attraper : "Soit avec une cage quand il sort, soit avec de l'eau pour le noyer. Le moyen utilisé en ce moment et autorisé par la préfecture, c'est la fumigation. Ce sont des pilules que l'on met dans le trou. Il faut reboucher pour que les gaz partent vers le bas dans les différents souterrains." Avant de continuer : "Les souterrains, c'est pratique pour emmagasiner sa nourriture composée de céréales ou de betteraves. D'un autre côté, elles lui permettent aussi de s'échapper. S'échapper pourquoi ? Car en ce moment, les agriculteurs tentent de le combattre." De nuisible, le rongeur est devenu une espèce protégée en 1993.

Pourtant, sa population n'a cessé de diminuer. Selon Julien Eidenschenck, spécialiste de l'Office français pour la biodiversité, "il ne resterait plus que 1500 individus".


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