La libre circulation des armes à feu est l'un des fléaux qui mine la société américaine. Outre-Atlantique, le débat sur les armes à feu est l'un des plus polarisants au sein d'une société marquée par d'innombrables tueries et fusillades ces dernières décennies. En 1981, un reportage donnant la parole à des commerçants armés pour défendre leurs magasins illustrait l'ampleur de la circulation des armes à feu dans le pays.
Le premier, un pharmacien, « victime de quatre hold-up en six mois », explique à la caméra de « Question de temps », sur Antenne 2, avoir dû se résoudre à « tuer [cet] homme », à savoir le dernier cambrioleur qui avait braqué son officine et « s'était mis à tirer ». « Après cela, raconte-t-il, j’étais tellement nerveux que je ne pouvais plus faire mon travail de pharmacien. Un pharmacien doit pouvoir se concentrer totalement sur ses ordonnances. Pendant que je vendais mes prescriptions, je m’inquiétais des gens qui pouvaient entrer. (...) C’est à ce moment-là que j’ai décidé de m’équiper d’une vitrine à l’épreuve des balles. »
Autre témoignage, celui d'un commerçant, qui a transformé son magasin en véritable fort Knox. Il montre à la caméra d'Antenne 2 ses différents points de défense, entrepôts d'armes dans son magasin et retraite sécurisée derrière le comptoir : « J’ai un fusil automatique, des miroirs dans le magasin, un ici, un là-haut, je peux observer ce qu’il se passe derrière moi au cas où on me volerait quelque chose. J’ai un bureau situé derrière, vous pouvez probablement voir les deux vitres qui ressemblent à des miroirs. En fait, ce sont des glaces sans teint. J’ai également une petite trappe qui s’ouvre au cas où je devrais tirer par là plutôt que par le miroir. Et dans ce coin-là, j’ai l’habitude d’avoir un revolver... »